dimanche 30 janvier 2022

L'identité et le mode de vie. À Zemmour

 1- Des propos à la une se basent sur des termes très vagues et non mesurables tels le "respect" et "l'assimilation du mode de vie". Or comment peut-on quantifier, objectivement, ces notions? 

Dans les normes actuelles, il est impossible de les mesurer. D'où, on aurait recours à des méthodes subjectives, et c'est là tout le danger: 

Souvent, la "différence" est mal vue, donc, sous prétexte de de "non respect et de non assimilation", on metterait des normes pour stigmatiser la société, et ce n'est autre que le bon vieux RACISME qu'on connait tous et qu'on vit avec (souvent dans le deni total). 

On cherchera à mettre des "normes de style" pour la société, pour la "rendre homogène".

Dans la quête de l'homogénéité, on rejettera l'autre, le différent, le coloré, le religieux, le laïc, puis peu à peu le gauchiste, le droitiste, le musulman, le chrétien puis on s'enfoncera encore et encore pour rejetter l'orthodoxe, le protestant, l'hindou, le blond, le roux, le nordiste, le sudiste puis celui qui vote contre ton parti...

déjà vu, non?

C'est bien ces propos racistes qui sont à la source de tels problèmes et jamais la différence et la pluralité: car on est toujours pluriels.


2- "le mode de vie" est un résultat de plusieurs facteurs notamment des lois, de l'économie, des religions, de la psychologie... J'insiste sur le mot RÉSULTAT et il ne doit pas être (en aucune façon) une cause pour définir une identité nationale. 

Une nation qui se définit par son "mode de vie" est une nation qui n'a plus rien à proposer. 

Le "mode de vie" est en soi un facteur variable: tout le monde a changé son mode de vie durant la crise du corona, la peste à trop influencé le mode de vie en Europe, le féminisme, l'industrialisation ... bcp de facteurs peuvent altérer le "mode de vie". Donc, se baser sur le "mode de vie" pour définir une identité, n'est pas bon signe. 


3- L'identité nationale est une des choses des plus difficiles à définir, mais certaines choses sont sûres: 

a- On ne définit pas son identité sur des bases non solides et volatiles.

b- On ne définit pas son identité par élever des barrières dans un monde où l'on rabaisse les barrières

c- aucun système ne marche s'il est homogène, il faut que ses composants soient en harmonie, en synchronisation, sur la même longueur d'onde, mais l'homogénéité de fait pas marcher un système, et la société (la nation aussi) est un système.


4- Pour être objectif, il faut bien admettre que: 

a- le racisme est con.

b- on est tous racistes.

c- on doit combattre ce racisme en nous.

d- pour combattre ce racisme on combat tout ce qui stigmatise la société pour la rendre homogène.

e- l'assimilition ne se fait pas par le rejet mais par la synchronisation.

f- le "mode de vie" est un facteur qui change avec le temps, donc il ne peut en soi définir une identité. Bien qu'on aurait tendance à rejetter le différent pour simplifier les choses, mais la question est bien plus difficile. 


5- La libanisation n'est autre que:

"utiliser le racisme pour manipuler les masses aux bénéfices de forces, externes à la société (souvent une coalition de groupes mafieux et de pays étrangers...)"

Donc, le premier pas vers la libanisation c'est d'écouter les propos racistes

vendredi 4 décembre 2015




Une bousculade chez les voisins
Le mariage à trois
Un mariage entre la Chine, la Russie et les Etats-Unis, 
au Moyen-Orient





7/3/2013






"Al kodos" première des deux qibla
La "Qibla" dans l'islam, c'est la direction vers laquelle les croyants doivent tourner la tête pour effectuer et accomplir les rites de prières (5 fois par jours).
Selon les Hadiths et la tradition, aux premiers temps de l'islam, les fidèles devaient tourner leur face vers Al-Masdjid-Al-Aqsa, jusqu'à ce qu'un verset du Coran vienne confirmer de tourner la tête vers la Mecque. Cependant, Al Kodos, où se trouve Al-Masdjid-Al-Aqsa, le Dôme du Rocher et l'ensemble de bâtiments construits qui forment le Haram-Al-Sharif, reste l'un des plus importants lieux saints de l'islam. C'est de cette ville que le prophète Mahomet - lors du fait appelé en arabe Israa et Mirage- aurait, à la suite d'un voyage nocturne depuis la Mecque à la mosquée Al Aqsa, entrepris l'ascension jusqu'au septième ciel comme l'indique le Coran (17,1). Le terme de masdjid Al Aqsa utilisé dans le verset ne désigne pas la mosquée en tant que bâtiment -qui n'était pas encore construit- mais le lieu saint : (Masdjid= lieu de prosternation). D’où l'on s'aperçoit la place importante occupée par Al-Kodos dans l'inconscient de tout musulman. Mais Al-Kodos en question n'est autre que Jérusalem et plusieurs chercheurs affirment qu'Al-Masdjid-Al-Aqsa se situe sur les ruines du temple de Salomon, de même ces terres saintes ont été aussi le point de repère et l'objectif des croisades… Un "mélange hétérogène social" de religieux de nationalisme et d'économie compose les eaux troubles du Moyen-Orient qui serait plutôt un Orient-Sacré : la problématique est ancienne, mais toujours mise en question dans cette période de printemps et d'axes qui se forment.
Les idées gouvernent les peuples mais les ressources font les politiques.
Pourquoi se montrer compatissant envers les peuples indigènes de l'amazone et de la Papouasie qui ne connaissent pas la moindre notion des valeurs établies dans le monde moderne, où les atteintes aux droits de l'homme, de l'éducation et de la jeunesse sont innombrables ? En quelles raisons préserver ces peuples et leurs systèmes de valeurs autochtones, et prendre une position hostile envers des coutumes et des systèmes de valeurs autochtones en Afghanistan ? 
Dès la révolution du métal jusqu'à la course aux sources d'énergie, les pays développé convoitent les ressources naturelles. Or dans le monde actuel, nul ne pourrait mettre en marche ses troupes sous le slogan : "Volons les ressources d'autrui !" (Bien que cela soit primordial pour la prospérité et l'expansion d'un pays). On pourrait plutôt mobiliser les peuples, surtout les démocraties actuelles, pour répandre des valeurs humaines universelles comme la liberté d'expression, la démocratie, la lutte contre le terrorisme, le maintient de la paix jusqu'au point que l'on regarde pendant des heures, sur nos télévisions, des reportages et des films adressés à  notre inconscient, concernant les droits d'expression en Iran, la position de la femme en Afghanistan, les barbaries infligées aux enfants à Kinshassa, la juste cause du Dalaï-lama… Bien qu'on souligne l'importance de trouver des solutions durables et catégoriques à ces phénomènes, chacun de nous oublie parfois les misères de son propre pays. La cause des classes déprimées, les violations de notre écosystème, les problèmes de chômage, d'insécurité des transports publiques, du crime organisé, de la drogue, du trafic d'armes, d'inégalités sociales (entre autres) sont tombés dans l'oubli jusqu'au point que l'on chavire régulièrement dans des crises financières qui portent atteinte à notre propre sécurité économique pour établir la démocratie en Irak ou consolider la position de femmes afghanes…
En effet, l'absence de gisements de pétrole et de gaz naturel découverts sous leurs pieds a assuré la protection des indigènes de l'Amazone et de la Papouasie.
La machine de guerre, un moteur à quatre temps :
De nos jours, le principal moteur qui met la machine de guerre d'une superpuissance en marche est la convoitise, le carburant à la mode est le pétrole. Ce moteur est à quatre temps :
-         Le premier temps : convaincre l'intérieur de la juste cause grâce au matraquage publicitaire : le nom de Saddam Hussein, la démocratie inexistante et les armes non conventionnelles supposées en Iraq étaient la préoccupation majeure du peuple américain aux débuts du millénaire.
-        Le deuxième temps : la recherche du partenariat des Nations Unies sinon une coalition interétatique ferait l'affaire.
-        Le troisième temps : la guerre et l'établissement d'un nouvel ordre
-        Le quatrième temps : Tirer les bénéfices grâce à des contrats prédéfinis et la reconstruction du pays selon la taille et l'implication des joueurs.
Ce scenario s'est reproduit durant la deuxième et la troisième guerre du golfe, en Afghanistan, en Lybie…

 Marée Haute – Marée Basse
En décembre 1989, après la rencontre de Mr. Gorbatchev à Malte le nouveau président des Etats-Unis George Herbert Walker Bush annonce la fin de l’affrontement Est/Ouest, en d'autres termes, de la guerre froide. Ce qui en suit le démantèlement inachevé de l'arsenal nucléaire et des forces de frappe conventionnelles de L'OTAN et celles du Pacte de Varsovie. En 1997, l'OTAN et la Russie signent un traité de coopération et de sécurité. Néanmoins, l'affrontement se poursuit au niveau de la guerre économique (contrôle des zones économiques stratégiques, des sources et circuits énergétiques notamment en Afrique noire et à l'orient sacre) ces affrontements indirects se sont accentués durant la guerre contre le terrorisme et différentes définitions de ce qu'on appelle "terrorisme" ont émergé (jusqu'à présent aucune définition du mot n'a été adoptée aux Nations-Unies)
Après la guerre froide, l'OTAN s'est occupé du démantèlement de ce qu'on appelait jadis "le rideau de fer" à l'Europe de l'est à l'aide d'une double stratégie :

-        L'intégration de nouveaux pays à l'OTAN ou à l'union européenne - le 11 décembre 1999, grâce au TACIS II (Technical Assistance to the Commonwealth of Independent States). L’élargissement de l’OTAN a été fait conjointement avec celui de l’UE, qui a signé en décembre 2002 un partenariat stratégique avec l’Organisation. La Pologne, la Hongrie, la Slovaquie, la République tchèque, la Slovénie, adhèrent à l’UE en 2004. Après cet élargissement, l’UE lance la Politique européenne de voisinage (PEV) « afin d’éviter l’émergence de nouvelles lignes de division entre l’UE élargie et nos voisins et de renforcer la prospérité, la stabilité, la sécurité de tous ». La PEV s’applique à l’Ukraine, la Moldavie, la Biélorussie et aux trois pays du Caucase du Sud
-        Le recours à des guerres coûteuses qui se sont produites aux Balkans en général, en Yougoslavie, au Kosovo, Croatie… où la chute du système de sécurité soviétique a contribué à l'instabilité de la région en question.

Ainsi l'OTAN devient la pièce maîtresse dans "la nouvelle architecture de sécurité en Europe" et la gardienne de la stabilité, la seule organisation capable de mettre en œuvre les forces nécessaires dans des opérations de "peace-keeping" et "peace-making", (maintien et rétablissement de la paix).
Les productions chinoises à bas prix et de bon marché ont assuré à l'ouest, surtout aux États-Unis, le maintien de la qualité de vie et à la Chine une prospérité économique et politique. La Chine d'aujourd’hui (après 2008) est le principal détenteur étranger de la dette gouvernementale américaine, tandis que les États-Unis sont les premiers débiteurs du monde. Cette situation donne à Pékin un certain pouvoir (sans précédent dans les relations sino-américaines) sur les politiques à adopter par les États-Unis d'Amérique dans le monde.
Pour maintenir leur domination sur l'échiquier mondial les USA, aux débuts du millénaire et après une décennie de guerres directes et indirectes, retournent leur face et perçoivent l'orient selon une double stratégie :
-        L'encerclement d'une Russie qui se réveille
-        Le contrôle de l'économie florissante de la Chine

Et ceci grâce à la domination des sources d'énergie pour :
-        Récompenser le coût payé en Europe de l'est
-        Priver les autres acteurs, notamment chinois et russes, d'arriver aux principales sources de pétrole et de gaz naturel ou au pire contrôler leur accès.
L'emplacement géostratégique de l'orient sacré et de l'Afghanistan encerclent ainsi la Russie et la privant l'accès aux eaux chaudes de la méditerranée
Dans ce contexte un "Black Swan" est apparu et la tragédie du World Trade Center a fait tourner les têtes vers un Afghanistan riche en gaz naturel, aux frontières de la Russie, proche de la Chine, terroriste, djihadique islamique, ou les notions de liberté occidentale disparaissent, ce qui permet :
-        Une guerre polyvalente contre le terrorisme
-        Une modélisation du terrorisme djihadique pour l'utiliser à mesure selon les besoins : les terroristes sont barbus islamiques habillés à la mode des premières années du millénaire précédent 
-        Une "juste cause" pour répandre les valeurs occidentales et la liberté des peuples grâce à la démocratie
-        Un encerclement de la Russie à l'est et au sud (après l'Europe de l'est)
-        Une source énorme de gaz naturel concurrent au gaz russe
Et ce "Black Swan" a fait pleinement son devoir : les USA attaquées sur leur sol, envoient les troupes en guerre, tout le monde est compatissant et personne n'ose s'approcher du lion blessé… Les troupes se mobilisent, renversent les Talibans, occupent l'Afghanistan, le marché de l'opium est à la Une, les producteurs et commerçants d'armes entassent des milliards, mais les prix du pétrole et du gaz ne baissent pas et on ne peut même pas recouvrir ce qui a été payé durant la guerre, la Russie continue ses reformes et la Chine progresse économiquement de plus en plus …
Mais hélas, cela ne suffit pas, on puise alors quelques théories qui lient les dictatures au terrorisme. Un Irak possédant des soi-disant armes non conventionnelles, beaucoup de pétrole, des frontières communes avec l'Iran et la Syrie (qui s'affirment de nouveau hors du monopole et de la société internationale surtout les pays de l'OTAN tant que leurs problèmes sont peu nombreux avec la Russie et la Chine), cet Iraq a besoin sûrement d'être démocrate et quoi d'autre que les Tomahawks, les F-16 et les chars Abrams pour assurer la paix et la sérénité des peuples?... Un équivalent de deux bombes atomiques presque suffit pour renverser Saddam Hussein, démontrer qu'il n'y a jamais eu d'armes non conventionnelles, créer une zone autonome kurde et les milliers de civils morts en Irak n'ont jamais apporté la sérénité aux "légions américaines"…
La guerre se poursuit et le monopole mondial se sent dans un pétrin, un nouveau "Black Swan" apparu au Liban avec l'assassinat du premier ministre Mr Rafic Hariri et les troupes syriennes sortent du pays (la Syrie s'est affirmée de nouveau hors du champ de gravité du monopole après le retrait des israéliens du Liban-Sud) tout cela en tenant compte des révolutions colorées qui ont frappé le monde.
Les attaques contre les troupes américaines se multiplient en Iraq. Les cercueils qui reviennent au pays augmentent la tension. La facture de guerre est encombrante.
En 2006 la Russie augmente de 60% le budget de la SVR. La Chine, en 2006 aussi, se retourne de plus en plus vers l'extérieur pour garantir ses intérêts et sa prospérité (en novembre 2006, le gouvernement chinois n'a-t-il pas accueilli à Pékin quarante-huit chefs d'états et de gouvernements pour un grand sommet Afrique-Chine?…). Ainsi que le 15 juin 2006 en Chine, lors du sommet de l’OCS, les membres de l’organisation, notamment la Russie et la Chine, ont prouvé leur dessein de besogner ensemble pour contrer "les puissances qui veulent dominer le monde, …, et qui interfèrent dans les affaires intérieures d’autres États ".
Donc une frappe pour briser l'influence iranienne (grand allié de la chine et de la Russie) au Liban devient incontournable, c'est ce qui arrive en juillet 2006. Dès le deuxième jour, un missile sol-mer chinois (le tout nouveau C-802) a mis hors combat un navire israélien au large de Beyrouth. Quelques jours plus tard des missiles anti-char Russes (Kornet) ravagent les chars israéliens les plus performants qui essayaient vainement de pénétrer les terres libanaises. Un missile sol-air (Igla) a détruit un hélicoptère israélien… remarquant les nouvelles armes entre les mains du Hezbollah libanais, le pentagone a compris que les russes et les chinois se mêlent de près dans le conflit à l'orient sacré et que les attaques contre les américains en Irak (ou le Hezbollah est accusé par les USA d'être impliqué) ont la bénédiction sino-russe. De suite les USA planifient le retrait des troupes et le roi Abdallah de Jordanie parle du "croissant chiite" constitué par l'Iran, l'Iraq (la plus grande minorité est Chiite), la Syrie gouvernée par un Alawite (cousins proches des chiites) et le Liban (précisément le Hezbollah libanais). La guerre de Gaza en 2008 assure les thèses américaines à propos de l'implication de l'Iran avec la bénédiction des deux autres superpuissances mondiales.
Les Marines quittent l’Irak pour de bon, une crise économique éclate à l'ouest, et le retrait américain va permettre une avancée sino-russe sur le terrain, pour contrer cette avancée, deux thèses seraient développées et poursuivies :
-        Le repliement des États-Unis vers "l'eau" en laissant la "terre" victime d'un chaos généralisé qui a abouti au PRINTEMPS ARABE.
-        Le redressement de l'économie américaine




Printemps Arabe= Papillon + Cygne noir + Domino ?
   Le 17 décembre 2010 à Sidi Bouzid, Bou Azizi met fin à ses jours en se mettant le feu, les rues de Tunisie bouillonnent, la tension politique monte, les rues sont pleines, les manifestations se multiplient et tout le pays est paralysé pour quelques jours… Tout cela aurait été une réaction normale, les responsables punis et au plus un changement ministériel aurait fait affaire dans un pays du tiers monde… Mais cela ne suffisait pas et le peuple en avait assez de ses gouvernants, les manifestations se multiplient or un changement du premier ministre et la démission du gouvernement pourraient rétablir l'ordre et avec quelques générosités certains leaders du mouvement social seraient achetés : ils deviendront députés aux premières élections…
Une autre alternative serait de résoudre le problème à "la Saddam". Quelques fusillades, l'usage de gaz toxiques, des munitions chimiques : quelques centaines voire des milliers de morts, l'affaire est close et plus de manifestants dans les rues. Cela est arrivé auparavant dans le génocide de Halabja, en Irak, au cours d'une révolte kurde contre le régime de Saddam mais personne n'a pu empêcher le dictateur qui avait des intérêts communs alors avec la Turquie, membre de l'OTAN. Or rien de tout cela n'est arrivé… Mais pourquoi ? bien que Bou Azizi ne fut pas le premier à s'immoler, les réactions se furent exceptionnelles et l'armée du roi qui était bien SON ARMÉE et qui protégeait SON RÉGIME s'est tournée contre lui ou, au moins, n'a pas fait ce qu'on attendait d'elle dans une dictature ?  Pourquoi n'a-t-il pas fait des massacres, ni tué des innocents, ni détruit son pays ? Sommes-nous devant un dictateur démocrate, un obsédé du pouvoir à la retraite ? Est-ce un coup d'état ? Ou bien la conscience des généraux du tyran s'est d'un coup réveillée ? L'effet domino s'est produit, l’Égypte, la Libye, le Yémen, la Syrie… Le Bahreïn, la Jordanie et la Saoudite régissent-elles à d'autres lois que le printemps arabe ? Sommes-nous face à des Printemps Arabes plutôt qu'un Printemps Arabe ?
Entre révolte, rébellion et révolution.
Chaque pays a un rôle à jouer sur la carte géopolitique, les liens qui existent entre les peuples, les intérêts communs des pays, les alliances et les haines, tous ceux-là tissent autour d'un régime politique une toile de relations qui attache (ou détache) ce régime au pouvoir. On pourrait envisager différents aspects (selon les cas à étudier) mais en général on classerait les relations régime \ révolte selon leur force dans un tableau :
Régime
Opposition
Résultat
Implication
fort
Forte
Guerre civile, division du pays ou
relecture du contrat social
La stabilité est plutôt demandée par les pays extérieurs
fort
Faible
Opposition écrasée
Consentement international
faible
Faible
Guerre civile et instabilité
Consentement international
faible
Forte
Opposition écrasante
Changement géostratégique les pays extérieurs sont confrontes a un nouveau statu

La force d'un régime politique ou d'une opposition est une fonction de trois termes : la fonction du pays sur la carte mondiale qui provient de la géographie du pays en jeu (superficie, ressources et démographie), la popularité des opposants a l'intérieur et la popularité des opposants à l'extérieur.
Ainsi, chaque opposition dans le monde d'aujourd'hui, est :
-         soit révolte et manifestations si les deux partisans sont proches de l'occident (en Grèce, en Italie, en France…)
-        soit une rébellion qui doit être écrasée si l'opposition est contre l'occident (les révoltes kurdes, les manifestations contre la mondialisation, l'opposition aux pays du golfe arabe...)
-        soit une révolution à aider si l'opposition se fait dans un pays ou le régime en place est antagoniste aux intérêts occidentaux (le cas du Taïwan, les manifestations suites aux élections présidentielles iraniennes).
Donc dans un pays ou sa géographie est supposée fixe, les variables seraient la popularité intérieure et extérieure des partisans et ces deux variables vont définir les sorts respectifs des mouvements de protestation.
Printemps = Révolution ?
Puisque le printemps est arrive au pouvoir donc c'est une révolution, mais comment cette révolution est arrivée au pouvoir dans un pays pro-occidental si elle n'aurait pas soit la bénédiction occidentale soit celle des opposants russes et chinois ? Dans un monde ou les USA se replient stratégiquement parlant, une percée sino-russe serait inévitable or les changements de politiques vis-à-vis de l'occident ne se sont pas produites et la Tunisie révolutionnaire tout comme l’Égypte et la Libye maintiennent leurs relations avec l'occident…
Tunisie point de départ
De retour aux réactions occidentales suites aux premiers jours des mouvements du peuple tunisien, on remarque un certain désarroi dans les coulisses des administrations françaises et américaines. Peu à peu, les réactions se normalisent et prennent parti pour la révolte et le chef d'état-major tunisien affirme a Ben Ali que l'armée (sa propre armée !) ne prendrait pas une position opprimante aux manifestations et le coup d'état est achevé : Ben Ali sors du pays, le printemps a fleurit un gouvernement pro-islamique…
Les pays occidentaux voulaient parier sur le cheval gagnant : ils ont soutenu Ben Ali jusqu'à ce que :
- l'opposition s'affirme dans les rues de la Tunisie
- l'intermédiaire qatarien puisse confirmer que les orientations révolutionnaires ne sont pas anti-occidentales
Et ces deux conditions ont été valables pour répéter le même scénario en Egypte, en Libye et en Syrie. La deuxième condition n'a pas été confirmée au Bahreïn d’où l'on s'aperçoit la timidité des politiques extérieures occidentales envers ce pays où les forces de la coalition des pays du golfe arabe sont entrées pour opprimer les manifestations, ni pour le Yémen ou Al-Qaïda et les "Houthis" jouent dans le jardin de l'Arabie Saoudite…
Le retrait stratégique des USA et la montée inversement proportionnelle sino-russe ont été le moteur de "l'effet papillon" qui s'était traduit par une stratégie occidentale de contre attaque préventive qui a été la formule "Printemps Arabe" en Tunisie où le régime est le plus faible de tous, le plus éloigné des intérêts américains et ou l'effet "Black Swann" a été la mort de Bou Azizi avec les slogans démagogiques: "le peuple veut la chute du régime", "dégage!" et "liberté". Cette contre attaque qui a réussi en Tunisie, a suivit les lois de "l'effet domino" en Égypte, en Libye, en Syrie, au Bahreïn, en Saoudite au Yémen…
Caractéristiques d'un Printemps Arabe :
Pour avoir un printemps arabe, on a besoin d'un dictateur qui assure :
-        L'inexistence de libertés individuelles et de démocratie
-        La kleptocratie
-        Une pauvreté répandue et un coût de vie élevé
-        Un taux de chômage assez important
De plus la présence de certains facteurs s'avère être nécessaire :
-        Des mosquées : les manifestations sont organisées pour la plupart, à partir des mosquées après la prière du Vendredi - les " militants des droits de l'homme " savent bien ou aller pêcher leurs activistes.
-        Taux de fertilité élevé : la transition démographique est remarquable et la classe d’âge 15-29 ans constitue le tiers de la population totale soit plus de 100 millions en 2009 dans la région. Les jeunes sont soutenus et accompagnés dans les manifestations par des membres de toutes les tranches d’âges, mais ils restent le moteur principal des révolutions arabes et un des enjeux majeurs des politiques arabes à venir (d’où l'on remarque que la première des résolutions prises par le nouveau régime en Libye –société androcentrique- est de permettre la polygamie dans un pays qui a payé par le sang sa révolution…).
-        Des chaînes télévisées régionales ayant une certaine crédibilité
Résultats du Printemps Arabe
Le Printemps Arabe, a touché toute la zone arabophone de la Mauritanie jusqu'au Yémen, en éveillant, d'une façon indirecte entre les populations, une sorte de conscience commune, à la fois islamique et arabe. Le monde arabe est face à une bifurcation qui mènerait entre le religieux et le pan-arabe. Mais ce qui est remarquable en soi est cette "conscience commune" qui s'est redéveloppée durant ces deux dernières années, bien qu'elle ait été oubliée durant la période d'après guerre froide.
Le résultat du printemps arabe a été aux trois pays nord-africains le même :
-        La chute du dictateur.
-        La préservation des politiques extérieures du dictateur favorisant les relations avec l'occident et Israël
-        L'émergence d'un gouvernement a forte domination des frères musulmans
-        Des gouvernements qui favorisent naturellement l'exportation de la révolution vers les pays voisins
-        Une influence régionale ascendante du Qatar et de la Turquie.
-        Une vague ascendante anti-chiite qui en résulte une opposition préconçue aux politiques iraniennes et aux meilleurs des cas un "modus vivendi" avec les chiites d'Irak et du Liban
On comprend alors la position acharnée des pays "printaniers" contre le régime syrien qui est à la fois un régime à pouvoir absolu, allié à l'Iran, la Russie et la Chine, dont le chef est Alawite (par vulgarisation Chiite). Ces pays là pourraient bien contrer l'expansion iranienne dans la région pour des causes plus ou moins "idéologiques". Or cette vision du monde arabe est une lame à deux tranchants : les partis politiques islamiques qui proposent l'Islam comme solution et qui, au fond de leur doctrine, tiennent une place importante aux terres saintes occupées par Israël, comment vont-ils réagir face a l'état hébreu, principal allié des USA dans la région ? 




Percée sino-russe et enjeux possibles
Position du printemps arabe à l'égard du kodos…
Le réveil des idées islamiques concrétisés (entre autres) par la révolution islamique iranienne, les frères musulmans, le Hezbollah libanais, le Hamas et le Djihad en Palestine, Al-Qaïda, l'Armée du Mahdi de Moktada el Sadr en Irak, les mouvements salafistes et djihadiques qui pullulent en orient, le conflit israélo-arabe est devenu un conflit israélo-islamique.
Tenant compte l'importance du "kodos" (Jérusalem, la première des deux "qibla") dans l'inconscient collectif de l'islam, et de "l'islam comme solution" proposée par les frères musulmans (qui ont reçu la part du lion dans les pays "printaniers"), on se trouve devant un dilemme face au conflit israélo-arabe qui dure de plus  de soixante ans dans la région et dans lequel sont impliqués à la fois les sentiments religieux et nationalistes arabes. Ceci s'est pleinement prononcé durant les atrocités qui ont éclaté à Gaza en novembre 2012 (les premières après le printemps arabe qui a réussit en Libye, Tunisie et Égypte).
Les gouvernements Tunisien et égyptien ont pris des positions avantageuses envers leurs "frères musulmans" du Hamas et ont favorisés le cessez-le-feu selon les conditions proposées par le Hamas et le Djihad islamique, les deux composantes majeures de la population de Gaza, à la fois financés et armés (selon les propres déclarations de leurs leaders respectifs même) par l'Iran, principal joueur antagoniste aux politiques occidentales à l'orient sacré.
Le printemps arabe, dans les pays où il a réussit, n'a pas encore mis en place des dictatures, donc les gouverneurs sont soumis à la voix du peuple qui, dans l'inconscient collectif, la Palestine occupée et le conflit israélo-islamique doivent occuper une place importante et un enjeu primordial des politiques à venir.
Contre attaque sino-russe
Le mot-clef nécessaire pour comprendre le Moyen-Orient est "Israël", celui pour les USA c'est "l'économie". Compte tenu de l'importance des terres saintes dans l'inconscient collectif musulman et l'importance de l'économie qui est un enjeu majeur des politiques américaines, la percée sino-russe à l'orient sacré pourrait être en :
-        Ravitaillant le conflit israélo-arabe et islamo-israélien
-        Rabaissant le prix du pétrole et augmentant le prix de l'or 



Imprimer le dollar avec le pétrole ?
La production du pétrole aux États-Unis a augmenté de 6% en 2012 et la tendance se poursuit à un rythme qui surprend les observateurs. Cette information est l'indice d'un changement stratégique majeur qui s'opère dans ce secteur.
L'augmentation de la production aux USA permet de réduire leurs importations, donc de la dépendance envers les pays-sources d'énergie. De plus, ce qui est plus crucial que la baisse des importations, c'est le changement des sources de ces importations. Le Canada est devenu le premier fournisseur de pétrole des Etats-Unis. Viennent ensuite le Mexique et le Venezuela, deux autres pays du continent américain tandis que l'Arabie Saoudite, qui a déjà été le plus important fournisseur de pétrole des États-Unis, est placée au quatrième rang des pays importateurs aux USA.
Les sources majeures d'énergie de la prochaine décennie semblent être situées à l'hémisphère ouest[1]. De l'Alberta jusqu'à l'Argentine, les découvertes se poursuivent et la production pétrolière augmente.
L'utilisation de nouvelles technologies a rendu l'extraction de gisements connus et la découverte de nouveaux gisements possibles. Le prix élevé du pétrole permet d'exploiter à profit cette ressource coûteuse à extraire. Mais n'oublions pas que l’une des composantes majeures de la puissance du dollar est le couple "pétrole-dollar" : le dollar est une monnaie de réserve pour que les pays du monde entier puissent payer leur pétrole. Par conséquent, cette combinaison : pétrole/dollar permet aux États-Unis de financer leur énorme déficit budgétaire et de se permettre une dette fédérale de plus de 15 000 milliards de dollars.
Le Printemps Arabe viendrait-il en aide ?
L'OPEP, où les principaux producteurs de pétrole sont les pays du golfe arabe, agit sur les prix du pétrole en ajustant ses quotas de production. L'organisation représente 40% de la production mondiale. Or actuellement, les pays du Golfe sont embourbés dans le Printemps Arabe et ils ont besoin des pétrodollars pour financer :
-         Les dépenses à caractère humanitaires, médiatiques, politiques et militaire dans les pays printaniers
-        Les dépenses à caractère social à l'intérieur pour compenser les points faibles de chaque pays : prenons l'exemple de l'Arabie Saoudite qui aurait augmenté ses dépenses de 130 milliards de dollars en 2012 pour l'éducation, la santé et les affaires sociales.
 Mais au golfe arabe y a aussi des Marines, les forces armées américaines sont sur le sol de l'Arabie Saoudite et presque aussi dans tous les pays de la région. Ces forces ont des missions diverses mais toutes seraient dans le contexte des intérêts américains même si c'était un travail, parfois clandestin, pour la hausse des prix du baril…
Ainsi Mr. Obama a déclaré en Mai 2011 une politique pétrolière à trois axes :
-        La réduction de la consommation
-        Le développement des énergies renouvelables,
-        L'augmentation de la production américaine.
Selon une étude publiée en Juin 2012 par l'université américaine Harvard[2], un bon nombre d'experts et d'analystes présageraient un accroissement inégalé du taux de production du brut dans le monde dans les années à venir, loin du fameux "peak oil" prévoyant l'épuisement imminent des ressources pétrolières de la planète.
Les États-Unis, bénéficiant d'une véritable révolution technologique, sont sur le point de faire passer le pays en première position devants les plus grands producteurs du marché du gaz; à ne pas oublier que les américains sont, pour l'instant, les seuls à produire  et a commercialiser le gaz  "non conventionnel" issu des schistes bitumeux, Français, Russes et Chinois tentent de recouvrer leur retard.
Des conséquences importantes et directes auraient leurs impacts sur l'économie américaine par suite sur sa politique internationale qui serait plus indépendante vis-à-vis les crises du monde arabe donc un plus grand champ de manœuvre : les champs de Bakken et de Three Forks dans le nord Dakota et le Montana feraient de ces états l'équivalent d'un pays du golfe Persique en termes de ressources.
Le pétrole américain
La recherche de l'indépendance énergétique est à l'origine de politiques incitant au développement de biocarburants à partir du maïs (éthanol) ou de soja par exemple (biodiesel).
D'autre part, la révolution technologique aux États-Unis est son point fort dans le secteur pétrolier, celle-ci devrait permettre au premier consommateur de brut d'accéder d'ici 2020 au deuxième rang d'une production mondiale en pleine expansion, derrière l'Arabie saoudite, selon l'estimation d'un nombre croissant d'experts.
En combinant forage horizontal et fracturation hydraulique, les États-Unis exploitent désormais leur réserve gigantesque de schistes bitumineux, notamment dans le Dakota du Nord et au Texas. Ces mêmes technologies sont déjà sur le point de faire passer le pays au premier plan de producteur mondial de gaz. Il existe cinq gisements majeurs de schistes pétrolifères aux États-Unis. Le seul qui soit en exploitation pour le moment se situe dans le nord-ouest des États-Unis. Ils sont tous de taille conséquente, mais le problème reste que l’on ne peut exploiter seulement 4 à 5% du contenu.
Bref, les USA s’approvisionneront de moins en moins au Moyen-Orient, mais ils devraient le contrôler pour contrôler la dépendance de leurs compétiteurs principaux, européens et asiatiques et se permettre d'extraire leur propre pétrole coûteux.



Manipulation du pétrole et des "terres rares"
Manipulation du prix du pétrole
La manipulation du prix du pétrole est assez difficile tant que Le marché pétrolier n'est pas un marché pleinement concurrentiel comme a été déjà cité auparavant.
Or actuellement, les principaux producteurs de pétrole de l'OPEP sont occupés par le "Printemps Arabe". Dans ce contexte, les équilibres budgétaires des pays du Golfe ne pourraient pas supporter durablement un prix du pétrole aux alentours de 50$[3] . Ainsi, si une hausse de l'offre de pétrole due à l'augmentation de la production arrive, l'OPEP baisserait ses quotas de production pour faire remonter le prix. De même, au niveau mondial, la demande du pétrole en fonction des prix est inélastique puisqu'une hausse des prix du pétrole n'entraîne pas de baisse de la demande. Ces dernières années, la demande a même augmenté corrélativement au prix[4].
Pour que l'augmentation de la production du pétrole fasse baisser le prix, il faudrait qu'elle permette à l'offre mondiale d'augmenter plus vite que la demande. Vu les conditions actuelles d'exploitation du pétrole (répartition des pays producteurs), et de l'évolution de la demande (augmentation de la population mondiale, croissance des pays émergents), c'est peu probable. Et même si c'était le cas, la production du pétrole de schiste aux USA tout comme les premiers pétroles non-conventionnels (bio-organiques et autres), n'entraînerait que provisoirement des pressions à la baisse sur les prix car le prix du pétrole dépend des coûts d'extraction qui varient en fonction de l'endroit où on le puise. Or, pour exploiter les gisements au coût d'extraction élevé (aux eaux profondes ou bien le pétrole de schiste), les producteurs nécessitent un prix du pétrole suffisamment élevé pour réaliser un profit (supérieur au coût d'extraction). Avec un prix du pétrole supérieur à 100 dollars, ces pétroles (de schiste ou ceux tirés aux eaux très profondes) deviennent rentables.
Or une hausse de l'offre ne pourrait pas faire baisser le prix plus bas que le coût d'extraction de ces pétroles ce qui ne serait plus rentable donc qui compresserait l'offre et ferait augmenter le prix à nouveau.
En résumé, les USA bénéficient du prix du pétrole à la hausse grâce a une augmentation de la demande et une offre qui s'ajuste volontairement à cette demande grâce aux quotas de production de l'OPEP. Ce qui engendrerait des bénéfices généreux de l'exploitation des pétroles de schiste américains qui serviront au redressement économique au pays de l'Oncle Sam.
Manipulation des terres rares
Le 13 mars 2012, les États-Unis, l’Union européenne et le Japon ont déposé une plainte devant l’Organisation mondiale du commerce (OMC) du fait des "limitations imposées par la Chine" à l’exportation de 17 métaux indispensables à la fabrication des produits de haute technologie, couramment appelés "terres rares". Les termes utilisés par les Européens et les Américains pour ce dépôt de plainte sont extrêmement offensifs et dénotent que ce sujet est d’une importance majeure pour les plaignants puisque la production mondiale est minuscule et provient presque exclusivement de Chine.
Les "terres rares" sont un groupe de métaux, aux propriétés voisines, assez répandus dans l’écorce terrestre mais leur exploitation reste difficile puisqu'ils sont très peu concentrés dans les couches géologiques terrestres. La Chine assure 95% de la production mondiale, bien qu’elle ne dispose au mieux selon l’USGS (United States Geological Survey), que de 38% des réserves actuellement estimées, contre 19% pour l’ex-espace soviétique (surtout la Russie et le Kazakhstan), 13% pour les États-Unis, 6% pour l’Australie et 3% pour l’Inde. L’Europe est presque totalement dépourvue de ressources en quantités industriellement exploitables.
Dorénavant, ces terres rares sont devenues une question de très haute importance économique, technologique et géopolitique. Ceci est du a l’importance de leur utilisation : ils sont rares et incontournables dans la fabrication de produits de haute technologie, les télécommunications et la technologie verte. Leur importance s’explique par leur utilisation dans les produits industriels de pointe[5] et la Chine cherche à exporter des produits finis à forte valeur ajoutée à la place de l'exportation des terres rares. De leurs cotés, le Japon (en 2009) et la France (en 2011) ont signé un accord avec le Kazakhstan pour exploiter ses gisements de terres rares.
Derrière la question des "terres rares" se cacherait effectivement la désindustrialisation de nombreux pays occidentaux ainsi que le Japon figurant au rang des plaignants. Les plaignants éprouvent la nécessité de développer une stratégie d’approvisionnement reposant sur l’ouverture de nouvelles mines dans des pays tiers (Etats-Unis, Australie, Kazakhstan ou Inde) et de calculer sérieusement les conséquences de la lente désindustrialisation au profit de la Chine de ces trente dernières années.



Manipulation du prix de l'or
D'autre part, la hausse des prix de l'or rend la vie difficile aux économies américaine et européenne qui tentent de se redresser. La manipulation du prix de l'or est plus ardue mais non impossible. La décision iranienne (un des premiers producteurs de pétrole) de faire une corrélation entre le prix du baril et celui de l'or s'avère être dans cette direction. Une autre possibilité serait dans le contrôle des pays producteurs d'or notamment en Afrique ce qui pousse à  envisager une nouvelle vague de conflits et d'instabilités dans ces pays en question.
L’or reste jusqu'à présent une valeur refuge, l'un des derniers, des plus surs recours qu'on ait dans les périodes de stagflation et les achats d’or financier sont à la Une. Ce métal a l'avantage suprême de ne pas être dupliqué à la demande ni de dépendre de la souveraineté d’un état. Ces caractéristiques de rareté et de sécurité constituent son importance au plan économique. De plus l'or a fait ses preuves dans les temps difficiles (les propriétaires d’or sont les moins atteints lors d'une dévaluation de la monnaie locale). A noter que presque chaque crise géopolitique ou financière est favorable à l’or : il progresse inversement aux taux réels.
D'une cotée, la production de l'or est presque stagnante et largement inférieure à la demande finale. L’année à partir de laquelle la production a commencé de diminuer, a été atteinte en 2001, avec un peu plus de 2 500 tonnes extraites. De l'autre un afflux massif provenant des banques centrales n’est pas à prévoir puisqu'en 2004, ces banques ont conclu les accords de Washington visant à réguler et limiter leurs ventes des réserves en or ; tandis que certaines banques centrales souhaitent même en acheter (Brésil, Russie, Iran, Chine, Kazakhstan…) et la demande dans l’industrie et la bijouterie ne cesse d’augmenter. Ces deux secteurs ont une progression annuelle dans leurs besoins d’environ 5 à 8%.
Alors même que la consommation d’or s’accroît avec le pouvoir d’achat (ce qui se reflète dans la demande des pays émergents), les crises récentes des Etats-Unis ont fait prendre conscience aux épargnants que les placements monétaires dynamiques étaient risqués, cela a déclenché un réflexe d’achat d’or.
Depuis 2002, le Dollar ne cesse de perdre de sa valeur face à la plupart des devises et l’or est perçu comme "l’anti-dollar" par excellence. La création monétaire excessive de dollars déprécie la valeur de la monnaie en générant une hausse du niveau des prix aux USA et dans le reste du monde. Le pouvoir d’achat d’un dollar ne cesse donc de s’éroder tandis que l’or maintient sa valeur. La baisse du Dollar a provoqué la baisse de la croissance américaine mais une hausse mécanique du cours du métal précieux.
Mais la hausse de l’or est aussi liée à la reprise de l’inflation, elle même associée à l’envolée des cours du pétrole et des matières premières ou agricoles. Sur le long terme, le prix du pétrole, qui ne risque pas de vraiment chuter, va maintenir l’inflation mondiale dans la tranche haute pendant de nombreuses années. Au vu du contexte actuel des Etats-Unis, il est fort probable que les taux d’intérêt se maintiennent à des niveaux proches de zéro jusqu’à mi-2015 où la production du pétrole aux USA serait considérable.
Comparé à l’or, le Dow Jones a perdu 80% durant ces dix dernières années. Pendant cette même période, la dette publique aux États-Unis a triplé et l’encours de l’endettement total a doublé.
La création massive d’argent a poussé les marchés boursiers à la hausse, mais en termes d'or, l’indice boursier américain a chuté.
http://www.loretlargent.info/wp-content/uploads/grapphe-ratio-.jpg



Influence de la chine sur la cour de l'or
Les réserves de devises et d’or de la Chine se sont réduites de manière très significative. Afin de reconstituer ses réserves, la Chine devra faire face à une forte demande de l’or. Dans un tel contexte, le prix de l’once d’or a atteint les 1780 dollars durant le mois de Décembre 2012.
Les acheteurs chinois gardent le métal jaune dans un climat économique assez délicats, surtout face aux restrictions d’achats immobiliers, des marchés monétaires risqués et au moment où leur institution centrale financière augmente ses avoirs.
Les banques centrales des pays émergents souhaitant diversifier leurs réserves (dans ce contexte, le Brésil et l’Ukraine ont acheté de l’or à titre officiel). A cela, il faut ajouter l’optimisme des chefs d’entreprises américains qui attendent de flux de gaz de schiste américain ce qui réduirait considérablement les coûts énergétiques de fabrication, permettant de ce fait aux fabricants américains de rapatrier leurs lignes de production donc de diminuer leur commerce avec la Chine d'ici 2015. Ce que ceci explique pourquoi la Chine s’implique dans l’Or.
Les Chinois sont très anxieux quant au fait de protéger leurs patrimoines. Ce qui inciterait un bon nombre de chinois à acheter de l’or comme un moyen de préserver et protéger leur patrimoine contre l’inflation (les chiffres sont énormes dans le pays le plus peuplé de la planète !).
Vu l’intention qu’annonçait la Banque populaire de Chine de réformer le régime du taux de change du yuan les achats massifs d’or sont un moyen de soutenir la valeur de la monnaie nationale quand celle-ci flotte. Certes, les réformes de Deng Xiaoping ont libéralisé l’économie en majeure partie, mais ceci dans le cadre d’un système politique fermé qui a mains mises sur l’économie, une sorte de "capitalisme d’état".
Un étalon-or Chinois ?
Il faut se rappeler que selon le World Gold Council et les rapports du GFMS, la Chine est le premier producteur d’or au monde et se trouve en deuxième position, après l’Inde, pour la consommation d’or (mais rattrape très vite son retard).
Mais si un jour le gouvernement chinois "exigeait" les investisseurs privés à placer leur or dans la Banque populaire pour le bien de la nation - ceci n'est pas une pure fiction dans un pays qui reste un des derniers vestiges du communisme au monde-, le stock d’or national augmenterait considérablement pour sauvegarder le Yuan comme étalon-or et de réaliser ainsi son ambition d’être la monnaie de réserve mondiale.
L'Empire Jaune et l'Afrique Noire
L'Afrique est un enjeu majeur de la politique extérieure chinoise dans ce contexte, la China National Gold Group Corporation, société appartenant à l’état et contrôlant les dépôts d’or les plus importants de la nation, souhaite investir et investit déjà dans des projets au Continent Noir. Citic Group, une des sociétés chinoises d’investissement des plus importantes, suivi de d’autres partenaires a convenu d’acheter la Gold One International afin de détenir des actifs en Afrique du Sud. La Fondation China Mining United envisage de créer un fonds d’actions avec d’autres sociétés afin d’obtenir des parts dans des sociétés d’or, de minerai de fer et des métaux en Afrique. Ce projet s’étend à d’autres parties du monde notamment en Australie, en Asie et en Europe.


L'Iran et l'or
Le gouvernement iranien facilite l’exploration de l’or dans ses provinces kurdes. Les réserves d’or en Iran sont de l’ordre de quelques 220 tonnes, avec une production annuelle de presque 2 tonnes. De plus, afin de faciliter ses exportations de pétrole et métaux précieux, le Gouverneur de la Banque Centrale d’Iran déclarait le 28 Février 2012 que Téhéran était disposé à accepter l’or en paiement de son pétrole étant donné que les sanctions imposées par les États-Unis et l’Europe bloquaient les institutions financières du pays et obligeaient ses entités commerciales à trouver d’autres alternatives pour clôturer les transactions. L’Iran ainsi utilise l’or et le pétrole en contre paiement d’expéditions de céréales en Février dernier, selon les négociants céréaliers européens. L’Iran a aussi utilisé des devises telles que le yen ou le rouble en paiement de leurs importations de céréales, esquivant de la sorte la nécessité de recourir au Dollar ou à l’Euro.
Et c’est là, où potentiellement, la Chine entre en jeu. Même s’il s’agit du plus grand producteur d’or au monde, ses mines ne peuvent répondre à la demande croissante. De ce fait, la Banque Centrale doit acheter de l’or pour financer tout achat provenant d’Iran. Les Iraniens ainsi démontrent qu’il existe d’autres "montages financiers" pour ceux qui veulent faire des affaires en dehors du Dollar ou de l'Euro.



Entre la Chine et les USA
L'économie, plus grand diviseur commun des relations sino-américaines
En 2010General Motors a vendu plus de voitures en Chine que dans son pays d’origine…
Vu la divergence des visions du monde qu'ont chacun des deux et l'absence d'un ennemi commun comme était le cas aux années 70, L'économie basée sur l'exportation constitue un diviseur commun de la relation sino-américaine.
Dès le début de la crise financière, les États-Unis cherchent à accroître leurs exportations et à attirer des capitaux étrangers, de même la Chine veut trouver de nouveaux marchés pour y investir. Or, l'empire du milieu a renforcé son emprise sur la dette publique des États-Unis jusqu’à hauteur de 1 billion $US afin d’apporter un important soutien financier aux efforts de reprise de l'Oncle Sam.
Cela fait un bout de temps que les États-Unis sont mécontents du « déséquilibre » de leurs échanges avec la Chine, qui, selon le point de vue américain, doit accroître ses importations et réformer le régime du taux de change du yuan pour tempérer la compétitivité de ses exportations. Dans ce contexte, le Département du Trésor américain a menacé de considérer la Chine comme une manipulatrice de son taux de change. Aussi bien que les deux chambres du Congrès ont chacune voté un projet de loi demandant à l’administration Obama d’imposer des lois dissuasives sur les marchandises chinoises.
 En 2010, les États-Unis ont lancé six enquêtes sur les recours commerciaux ciblant des produits chinois, pour une valeur de 850 millions $US. Dès 2009, Le 111e Congrès a soumis une quarantaine de propositions, dont la plupart ont appelé à adopter des mesures plus sévères envers la Chine, concernant des sujets comme le taux de change du yuan, l’énergie, le changement climatique, la qualité des produits, la sécurité alimentaire et l’application de certaines lois sur le commerce. De même l'Oncle Sam a souvent refusé les investissements de certaines entreprises chinoises sous prétexte de la sécurité nationale ou bien, a demandé au Dragon de réformer certaines lois, relatives à l’innovation, considérées comme néfastes pour les entreprises étrangères.
Depuis la crise qui s’est déclenchée en 2008, la Chine, moins affectée, se rétablit vite et sa compétitivité technologique s’élève très rapidement. Les États-Unis sont inquiets de voir l’écart de puissance entre les deux pays se réduire et dans ce contexte, le président Obama a déclaré, début 2010 : « Les États-Unis ne sont pas prêts à accepter une place de second. ».
Une des raisons du déséquilibre commercial serait la mondialisation qui a entraîné des délocalisations industrielles effectuées par les pays développés en Chine. Dans les exportations chinoises, une grande partie est constituée de produits fabriqués par des coentreprises sino-étrangères ou totalement étrangères implantées en Chine. Une autre raison serait que les États-Unis, qui pratiquent une politique interdisant l’exportation en Chine de produits à des fins militaires et imposant un contrôle rigoureux sur les produits à des fins à la fois militaire et civile -même si ces produits ne sont utilisés qu’à des fins civiles-, sont privées d'un énorme marché.



Interdépendance asymétrique
Le modèle économique chinois qui a plus de 30 ans, est orienté sur les exportations. De l'autre côté, les États-Unis devraient augmenter leurs exportations et réduire le déficit commercial. 
Malgré les divergences entre les deux pays, l’interdépendance économique a augmenté ces dernières années. La Chine est le marché d’exportation des États-Unis qui a connu la croissance la plus rapide. Ainsi selon les chiffres américains [6]:
Moi
Exports
Imports
Balance
TOTAL 2012*
78,790.4
310,970.9
-232,180.5
TOTAL 2001
19,182.3
102,278.4
-83,096.1
Chiffres 2012-2001
59608.1
208692.5
-149084.4
*les chiffres sont jusqu'a septembre 2012 en Md.US$
La Chine est jusqu'à Septembre 2012 le premier importateur aux USA avec quelques 311.0Md.US$ et 18.2% des importations totales
En 2011 :
Country or région
Exports
Imports
Notes
Unités
USA/China
3245
1222
chiffres chinois[7]
Unit: 100 million USD
China/USA
103,939.40
399,361.90
chiffres américains[8]
Unit : million USD
Tout en notant que les États-Unis mettent en place des restrictions sur les investissements et plusieurs problèmes économiques et sociaux nécessitants des fonds importants, tels que le déficit des finances publiques et la réforme de l’assurance-maladie, pourraient être résolus avec des nouveaux investissements chinois.
La crise a donc généré l’occasion d’améliorer l’asymétrie de ces relations d’interdépendance et ni l'un ni l'autre des deux partenaires est prêt a se priver du marché que constitue l'autre ni a se passer des importations de l'autre.
Personne ne présume le déclin des Etats-Unis, mais aussi, personne ne peut nier la montée en puissance de la Chine. L'Oncle Sam ne pourrait plus agir seul : le rôle international de la Chine est devenu significatif et sa croissance économique lui permet d’obtenir un droit de parole accru aussi bien que son actuel poids géopolitique ne permettra plus aux Etats-Unis de prendre des mesures économiques contre la Chine.
En raison de sa grande importance économique et de ses liens commerciaux resserrés avec les USA, la Chine exercera comme l'avait prédit Mr. Kissinger, une grande influence dans l’élaboration de la politique des USA. Cela se traduira par une retenue des Américains dans les mesures économiques et commerciales concernant la Chine, et par le soutien qu’ils cherchent à obtenir de la Chine sur les problèmes internationaux.



Chine et Collier de Perles
La dialectique s'impose dans la relation de la Chine avec le Monde extérieur : non seulement le regard posé par les étrangers sur la Chine évolue, ni celui des Chinois vers eux-mêmes, mais aussi de leur vision du monde extérieur. Une nouvelle jeunesse imprégnée par un nationalisme plus farouche à l’étranger, une diaspora chinoise très importante qui sert de relais aux efforts de Pékin et qui amplifie sa portée, mais aussi un exemple américain qui joue un rôle structurant dans la vision chinoise des relations internationales et qui sert à la fois de modèle et de contre-modèle aux politiques pékinoises. La Chine n'a pas un message universel à offrir à l'inverse du modèle américain et sa capacité à innover qui continuent d’attirer la jeunesse.
Un jeu de charme et un succès économique facilitent et renforcent l'entrée de la Chine dans la mondialisation. L'empire du milieu essaye d’éviter tout conflit direct avec les USA, et privilège une stratégie "d'étranglement pacifié", pragmatique, patiente et mesurée, qui assure l’ascension chinoise malgré l’asymétrie de moyens avec les États-Unis. Pékin a su exploiter les cascades de Washington entre 2001 et 2011 pour se montrer en véritable contre-modèle de La Maison Blanche, sans, malgré tout, entrer en conflit direct avec les intérêts américains.
Ce jeu de charme est favorisé par une réussite économique galvanisante : un véritable modèle pour les pays en développement, ce "Chinese Dream" est caractérisé par une absence de valeurs : tout est permis pour arriver au club des géants (non-ingérence, inconditionnalité de l’investissement chinois, oubli des copyrights, fausses marques, mesures souples contre la contrebande…). Le soft power chinois combine ainsi, rayonnement populaire et influence matérielle. Même au niveau politique, il met en avance un modèle économique attractif, des prix à bon marché, mais aussi, des contrats économiques et financiers qui assurent de réels moyens de pression politique. Reste à remarquer que, parfois, l’absence de transparence des politiques et pratiques chinoises rappelle bien l'ère soviétique


Le soft power chinois est exercé grâce à :
i-      la conception de politiques tenaces et patientes dans le contexte d’investissements stratégiques à long terme et à un horizon lointain.
ii-   La mise en disposition systématique des efforts de recherche, au développement industriel, économique et technologique.
iii- L'orientation à occuper tous les terrains afin de saisir toute opportunité qui se montre au contraire d’une logique de développement des avantages comparatifs dans les économies occidentales. Avec l'ambition de la politique chinoise d'accéder a tous les marchés étrangers et une politique de présence en force dans les organisations internationales (la participation active au capital de la Banque Mondiale dès 2010, par exemple)
iv-  La politique "d'état de siège" : La recherche perpétuelle d'indépendance et d'autosatisfaction dans tous les domaines comme s'ils étaient toujours assiégés.
Le hard power chinois s’exerce en Afrique et au Moyen-Orient bien que dans ces régions règne encore, mais péniblement la pax americana.
La zone grise et "le Collier de Perles" :
Pour une économie basée sur les échanges, ponctuer et sécuriser les grandes lignes maritimes (d’approvisionnement et d'échange) devient une nécessitée.
La mise en place d'un réseau de bases (navales et aériennes), afin arriver au détroit d’Ormuz et aux côtes orientales de l’Afrique, a poussé la Chine à rechercher des points d’appui et des partenariats officiels avec tous les pays d’Asie du sud et du sud-est (excepté l’Inde) et à adopter certaines politiques, alliances et pressions sous le nom d'une stratégie globale connue par "Le Collier de Perles".
Le "grand dessein maritime chinois" et "la stratégie du Collier de Perles" constituent une prophétie auto-réalisatrice qui va de pair avec l'ascension chinoise au niveau international :
i-      Le succès économique chinois a besoin de sécuriser et de ponctuer ses lignes d'échange maritimes
ii-    Ce besoin de sécuriser et de ponctuer ces lignes, oblige la Chine, en adoptant la stratégie du Collier de Perles, à être en "contact" (avec le sens large du mot) avec certains pays et à la modernisation de ses dispositifs militaires (notamment maritime, aérien et spatial).
iii- Ces contacts donnent à la Chine les capacités d'influence et de pression sur les pays en contact avec elle.
iv-  Ces capacités d'influence et de pression donnent à la Chine son statut de superpuissance et son ascension au niveau mondial
Ce qui fini par donner aux politiques pékinoises une cohérence conceptuelle dans le cadre d'une stratégie globale et explique toute une série de mouvements ponctuels : en citant le port de Gwadar au Pakistan, Chittagong au Bangladesh, la Birmanie, le Cambodge et la Thaïlande comme étant des " Perles " principales du "Collier" en question.
La question posée par le "Collier de Perles" vient de la perception occidentale des "politiques extérieures" et non de son adéquation avec la doctrine officielle de "développement pacifique" prônée par Pékin. En effet, la conception occidentale (notamment européenne y compris le concept russe) des politiques extérieures est basée sur les étapes suivantes :
i-      Le progrès technologique et le succès économique poussent à la recherche des matières premières et des marchées convenables.
ii-   Une fois les ressources et les marchés trouvés les pays qui les contiennent seront occupés ou colonisés.
iii- Une fois les pays occupés ils rentrent dans la sphère d'influence des occupants
iv-  De la grande sphère d'influence nait la superpuissance.
La différence primordiale se trouve dans l'orientation de l'usage des dispositifs militaires : dans le modèle chinois, présenté jusqu'à maintenant, les dispositifs militaires sont utilisés pour défendre et sécuriser l'économie, l'épanouissement de l'économie assure à Pékin une sphère d'influence et lui donne son statut de superpuissance. Tandis que le modèle occidental (y compris russe) utilise les dispositifs militaires pour augmenter sa sphère d'influence, afin d'aboutir à un épanouissement économique.
Ainsi le modèle chinois est conçu par :
i.        Développement économique et technologique : le monde a besoin de ce qu'offre la Chine
ii.      Exportations et importations entre la chine et les pays de destinations ce qui assure une sphère d'influence, assez grande, par l'économie, qui assure le statut de superpuissance.
iii.   Le besoin d'assurer les lignes d'approvisionnement et d'échanges par les dispositifs militaires d’où le recours chinois a la modernisation de son armée notamment la marine.
Le modèle occidental a été utilisé avec succès depuis des siècles : les populations indigènes aux Amériques et en Afrique, vu l'écart immense avec le monde civilisé, ne savaient guère combien ils avaient besoin de la technologie ni ce qu'offrait le modèle occidental, mais après les deux guerres mondiales, la création des nations-unies, la mondialisation, et la propagation des connaissances ce modèle restera-t-il valable sinon le seul pour assurer l'émergence d'un pays ?




Entre la Chine et la Russie
Les liens sino-russes se sont bien enracinés durant les années 90 pour contrer les tendances monopolisés des Etats-Unis dans les affaires internationales. C'est en décembre 1992, que le président de la fédération Russe Mr. Boris Eltsine, lors d'une visite officielle à Pékin, exposa sa nouvelle vision de la politique étrangère russe. Critiquant l’alliance inachevée avec l’Occident qu’il avait proclamée dix mois plus tôt, Mr. Eltsine prôna alors une nouvelle politique étrangère qui attribuait une égale importance aux Etats européens et asiatiques[9]. En 1994, Mrs. Eltsine et Jiang annoncèrent l’instauration d’un partenariat constructif entre les deux pays et, en 1996, les dirigeants russes et chinois proclamèrent la mise en place d’un partenariat stratégique[10] dont l’objectif majeur était de mettre en place un contrepoids aux politiques monopolisées des États-Unis pour établir un ordre mondial multipolaire" dans lequel la Russie et la Chine joueront un rôle capital[11]. Pour institutionnaliser les progrès conçus jusque-là au moyen d'un traité définissant les bases de leurs relations, la Russie et la Chine ont signé, le 16 juillet 2001, le premier traité d’amitié entre Moscou et Pékin depuis le Traité sino-soviétique d’amitié, d’alliance et d’assistance mutuelle de 1950qui se termina d'une façon déplaisante pour la Russie
Le traité de 2001, contrairement a son antécédent, fixe des objectifs modestes en matière de coopération internationale. Il engage les deux parties à "s’efforcer ensemble de préserver l’équilibre stratégique et la sécurité au niveau mondial", et à "s’efforcer de consolider la position de l’ONU en tant qu’organisation la plus compétente et la plus universelle pour gérer les affaires internationales". Ainsi que les deux signataires s’engageraient à renforcer leur coopération dans le commerce, la finance, les transports, l’énergie et l’énergie nucléaire, la technologie militaire, l’aviation, l’espace et l’électronique.
La coopération stratégique sino-russe, valide sur le plan politique, a conduit les dirigeants russes et chinois à partager les mêmes opinions sur les questions internationales majeures en s’opposant – du moins en se distinguant- à la politique internationale des États-Unis, notamment sur les questions de défense nationale et anti-missiles, l’expansion de l’OTAN, l’intervention au Kosovo ainsi que sur l'action militaire contre l’Irak et la Syrie…
La proportion des exportations d’armes russes destinées à la Chine passa en Décembre 2000de 49,9%, à 70%, [12](et la coopération militaire ne se limite pas aux ventes d’armes : Plus de 200 officiers de l’Armée chinoise suivaient une formation payante en Russie [13] en 2001et des centaines de spécialistes et scientifiques russes et chinois dans le secteur de la défense participent à des programmes d’échanges[14].
L’Organisation de Coopération de Shanghai
En 1996, la Russie, la Chine, le Kazakhstan, le Kirghizstan et le Tadjikistan, se sont rencontré à Shanghai pour mettre en œuvre des mesures pour établir la confiance entre ces pays en question.
En juin 2001, l’Ouzbékistan rejoint les Cinq de Shanghai, "l’Organisation de Coopération de Shanghai (OCS)", ainsi renommée, a élargit son champ d’action et concerne dorénavant la démilitarisation des frontières, les enjeux sécuritaires et économiques régionaux, la lutte contre le terrorisme, le séparatisme et l’extrémisme. En plus des six membres permanents, elle inclut des observateurs tels que la Mongolie, l’Inde, le Pakistan, et l’Iran.
Dès 2004 l’OCS, qui acquit le statut d’observateur auprès de l’ONU, est devenue une plateforme politique pour expliciter l’opposition sino-russe face au monopole américain. L'alternative proposée est un monde multipolaire : "l’OCS occupe clairement une place particulière parmi les structures régionales formées pour incarner, dans des formes réelles et viables, l’idée de multipolarité", comme l'avait affirmé le vice ministre russe des affaires étrangères Mr. Alexandre Iakovenko le 10 août 2005 a la Rossiïskaïa Gazeta.
A ne pas oublier que l’OCS est une des rares organisations internationales asiatiques sans la participation des USA.
En 2005, la Russie et la Chine ont mené pour la première fois de leur histoire commune, dans le cadre de l’OCS, un exercice militaire de large envergure baptisé « Mission de paix 2005 ». Ces manœuvres ont donné preuve que les forces d'une coalition –présumée- russe et chinoise, étaient capables de faire contrepoids significatif et une menace directe non négligeable sur les troupes américaines déployées dans la zone Pacifique et ont donc souligné le défi potentiel que posent les Etats-Unis envers la Russie et la Chine en Asie.
En 2001, le commerce bilatéral sino-russe fut 10,67 milliards de dollars, soit une augmentation de 33,3% par rapport à l’an 2000[15] . Durant la période 2001-2005, les échanges entre la Russie et la Chine ont progressé puisqu’ils ont presque triplé, passant de 10,67 à 29,1 milliards de dollars[16] et un niveau record de 80 milliards de dollars échangés dans le cadre du commerce bilatéral est atteint en 2011.
Cependant, bien que Le bilan des échanges commerciaux entre la Russie et la Chine mette en évidence une coopération qui progresse régulièrement depuis la fin de la guerre froide, cette collaboration reste lente et ces chiffres devraient être relativisés par rapport aux échanges totaux de chaque pays. Nous noterons à ce titre qu'en 2005, les échanges commerciaux chinois étaient 10 fois plus importants, avec les Etats-Unis qu’avec la Russie[17] et en 2006, dans le volume total des exportations russes qui s’était avéré à 302 milliards de dollars, la part de la Chine ne représentait uniquement que 6,5%[18]. D'autre part, les exportations de la Chine vers les Etats-Unis sont passées de 102 Md $ en 2001 à 244 Md $ en 2005 (16 fois plus que les exportations russes vers les Etats-Unis).
Une coopération stratégique dans le secteur de l'énergie, une coordination étroite sur les dossiers internationaux, sans oublier les lancements des Années de la Chine en Russie et de la Russie en Chine ainsi que des années mettant à l'honneur les langues russe et chinoise montrent que les relations sino-russes avancent vers le partenariat stratégique durable. Les deux pays se sont étroitement coordonnés sur les points chauds au plan international, notamment sur les situations au Moyen-Orient et en Afrique du Nord ainsi que sur la question nucléaire de la péninsule coréenne ce qui a été affirmé par Mr. Serguei Lavrov, le chef de la diplomatie Russe en 2012[19].
Bien que l'Ours tire un certain bénéfice de sa coopération économique avec le Dragon, il redoute toutefois son feu. C’est pourquoi tout en développant les formes de collaboration, la Russie recherche dans un même temps à limiter les effets indésirables de l'essor économique chinois.
On assimile donc les réactions de Moscou qui s’efforce de canaliser les effets secondaires de la montée en puissance de l'économie de son voisin, ceci en cherchant à promouvoir l’élargissement de l’OCS afin de diluer autant que possible l’influence de la RPC. D’autre part, en promouvant la communauté économique eurasiatique qui comprend la Russie, la Biélorussie, le Kazakhstan, le Kirghizstan, le Tadjikistan, et l'Ouzbékistan, Moscou a également cherché à freiner l’intégration croissante de l’économie chinoise en Asie centrale.
Avenir sino-russe ?
La relation émergente, au lendemain de la guerre froide, entre Moscou et Pékin, a donné suite à un partenariat stratégique singulièrement ambitieux. Mais ces grandes ambitions soulèvent bon nombre de difficultés dans deux pays qui paraissent plus divergents par leurs similitudes que par leurs différences : ils aspirent tous deux à devenir des superpuissances mondiales concurrentes et le risque que la Chine assimile les régions d’Extrême-Orient russe par la voie de l’immigration de masse ne peut être écarté. D’autant que le déséquilibre démographique de part et d’autre de la frontière est flagrant : Cette région, extrêmement isolée, représente un quart de la superficie de la Russie et comprend seulement 5% de la population totale, aussi bien qu'elle contienne des ressources énormes : un immense potentiel hydraulique, 25% des réserves mondiales de bois, des ressources minérales gigantesques[20]
Or la relance de l'économie interne russe et la diversification de ses clients extérieurs pourrait bien rendre la Russie moins dépendante de la Chine au plan économique.
Difficile dans ces conditions d’imaginer que le partenariat stratégique se développe de manière significative à l’avenir en Asie orientale, Moscou et Pékin, tous deux adoptant une politique pragmatique, ont canalisé les divergences en Asie orientale grâce a l'OCS et  préféreraient œuvrer directement de concert dans la zone d'influence américaine ou bien en se servant de la plateforme que constitue le BRIC, acronyme désignant le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine.
A noter que Mr. Zbigniew Brezinski mis en garde dans son ouvrage Le Grand Echiquier, l’Amérique et le reste du Monde paru en 1997, contre "la création ou l’émergence d’une coalition eurasienne" qui "pourrait finalement chercher à défier la suprématie américaine "[21] . Il nommait cette coalition eurasienne potentielle "alliance anti-hégémonique " et estimait qu’elle serait constituée "d’une coalition sino-russo-iranienne" et dont le pilier central serait la Chine[22].
Entre la Russie et les USA
Les relations entre la Russie et les États-Unis sont d'une autre dimension, et l'histoire commune des deux géants ne vient pas à l'aide. Le redressement de la diplomatie russe, après la période de confusion qui a suit l'implosion de l'Union soviétique, s'est essentiellement basé sur un réalisme politique dont les principales préoccupations se rapportent aux intérêts nationaux pour récupérer l'ancien prestige de leur pays en termes de superpuissance.
Que s'était-il passé en Russie d'après guerre froide ?
La Communauté des Etats indépendants (CEI) est une collectivité intergouvernementale de coopération supposée faciliter l'accès à l'indépendance des républiques soviétiques et développer la coopération multilatérale créée par le Traité de Minsk conclu entre Mrs. Eltsine (président de RSFS de Russie), le président ukrainien Kravtchouk et Chouchkievitch le président du Parlement de la Biélorussie lors de leur réunion à la résidence de Viskouly où ils publièrent aussi au même moment une déclaration selon laquelle l'Union soviétique était dissoute. Lors du sommet d'Alma-Ata, la CEI désormais élargie, regroupe : l'Arménie, l'Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Kirghizistan, la Moldavie, le Turkménistan, le Tadjikistan et l'Ouzbékistan. Un commandement militaire unifié et commun à tous les membres de la CEI fut instauré et avait sous ses ordres l'ensemble des anciennes troupes soviétiques.
Le 24 décembre 1991 La Russie est reconnue par les Occidentaux comme étant l'Etat continuateur de l'Union soviétique et qui lui succède au Conseil de sécurité des Nations unies.
En 1993 Le commandement militaire unifié de la CEI est aboli.
La Fédération de Russie et les Etats-Unis signèrent le traité START II. Ce traité prévoit une réduction des arsenaux stratégiques au terme de laquelle chaque partie ne devra pas disposer de plus de 3 500 têtes nucléaires stratégiques. Entre 1994 et 1999, la CEI s'est ensuite trouvée en paralysie. L'armée russe s'enlise dans la Première guerre de Tchétchénie, ce qui remet en cause le pouvoir unificateur russe. En 1999, Avec la démonstration de force américaine qui a poussé l'OTAN à intervenir militairement au Kosovo, les relations russo-américaines connaissent encore une période de grande froideur. Dans ce contexte, Le Traité de l'Union slave est ratifié par la Douma russe et Belgrade en décembre 1999, et par l'Assemblée nationale de la Biélorussie le 26 janvier 2000. Les signataires ont le désir de lutter contre ce qu'ils appellent "l'expansionnisme de l'OTAN à l'Est"
La hausse des prix du pétrole et les réformes économiques engagées par Mr. Vladimir Poutine à partir de 1999 ont favorisé le rebond économique. L'opinion publique russe est fortement favorable aux réformes de Poutine, ce qui lui assure une vaste marge de manœuvre que ce soit en politique intérieure ou extérieure.
Après avoir gagné la Seconde guerre de Tchétchénie et en avoir repris le contrôle, le nouveau président rétablit spectaculairement l'économie de son pays, ce qui rendit possible l'élaboration d'une nouvelle doctrine militaire (avril 2000). Cette doctrine se base sur le renforcement de l'appareil militaire russe qui doit servir les intérêts géostratégiques de l'état sans se préoccuper des considérations occidentales
Une réforme des organes exécutifs de la CEI a été entreprise et Poutine s'engagea dans les relations extérieures et rétablit la Russie comme une "superpuissance ", avec sa propre sphère d'influence.
Le 10 octobre 2000 À l'occasion des réformes en profondeur de la CEI, la Communauté économique eurasiatique (Eurasec) est créée. L'Eurasec avait pour objectif d'effacer les échecs de la CEI, de former un véritable "marché commun", de "contrecarrer les défis de la mondialisation" et de "reprendre le processus d'intégration" au sein de la CEI.
Le complexe militaro-industriel russe est revenu, à l'avant-scène de la stratégie globale de la Russie, aussi bien dans le plan politique qu'économique. Les armes, de qualité compétitive aux productions occidentales, sont beaucoup moins chères ; commercialisées par l'agence Rosoboronexport, elles attirent même des pays alliés des États-Unis tels que la Grèce, la Corée du Sud ou les Emirats Arabes Unis.
Le 7 octobre 2002 est la date de création de l'Organisation du traité de sécurité collective (OTSC), une organisation à vocation politico-militaire
En 2007, Rassuré par une économie en croissance et ayant repris le contrôle des ressources énergétiques, Poutine rompt avec "l'ultralibéralisme". Les secteurs énergétique et militaire ne sont plus les seuls piliers pour recouvrer du terrain dans le monde économique, d'autres secteurs économiques (agro-alimentaire, acier, aérospatiale, etc.) prennent graduellement la relève. A noter que TVEL fournit du combustible pour les centrales nucléaires de la République tchèque, de la Slovaquie, de la Bulgarie, de la Hongrie, d'Ukraine, d'Arménie, de la Lituanie, de la Finlande et de la Chine.
Croissance du PIB russe en 2007
Grâce aux pétrodollars qui permettent un désendettement général et de grande ampleur de l'Etat russe (la dette publique est ramenée à 13 % du PIB fin 2007 contre 120 % en 1998), la demande intérieure se développe rapidement et une croissance du PIB est à l'ordre de 6 à 8 % par an. L'économie semble débuter lentement mais sûrement un long processus de diversification dans le cadre d'une croissance élevée plus ou moins protégée par la politique monétaire de la Banque centrale de Russie bien que le secteur pétro-gazier ne représenterait que 18,9 % du PIB russe en 2007 et ne peut donc pas à lui seul expliquer la vigueur actuelle de l'économie russe.
La Russie en 2010 est devenue le premier producteur mondial du secteur pétro-gazier, troisième dans le secteur du fer, quatrième producteur mondial d'électricité, cinquième d'acier, septième du bois et douzième des voitures (dont le rassemblement)[23]. Tout cela s'est fait en bâtissant une économie presque hors de la sphère d'influence américaine et l'on remarque que les investissements américains en Russie, plus ou moins négligeables dans l'économie russe, sont ainsi repartis [24]:
Le 11 septembre 2001 : "N'approchez pas du lion blessé" 
Les attentats du 11 septembre 2001 contre les Etats-Unis ont donné une impulsion à l'établissement de relations plus rapprochées entre la Russie et les USA. Le soutien russe à la "guerre contre le terrorisme" établit un climat de coopération ainsi qu'une nouvelle alliance, bien que temporaire, entre les deux géants. Une perception commune des intérêts internationaux russes et américains permet à la Russie de revenir en force sur la scène internationale.
Mais ce rapprochement fut de courte durée, les tensions reprirent alors entre Washington et Moscou quand l'Oncle Sam entreprit un jeu d'influences aux périphéries de la tanière de l'ours : les USA envahirent l'Afghanistan et au Kirghizistan des bases militaires américaines furent installées.
Les mesures, de réduction unilatérales des arsenaux, annoncées le 12 novembre 2001 par les présidents russe et américain (SORT), conclu en 2002, abaisse les plafonds de START II. Après l'envahissement de l'Iraq, la Russie renforce ses liens avec des pays sud-américains, notamment le Venezuela de Chavez, la Bolivie de Morales et le Nicaragua d'Ortega. D'autre part les "révolutions colorées" pro-américaines renforçaient l'étreinte contre la Russie. En contre partie, l'OTSC est apparue comme le complément politico-militaire de l'Eurasec.



L'ours, se réveille-t-il ?
Dans une interview diffusée le 31 août 2008 par les chaînes télévisées russes, Mr. Dimitri Medvedev a détaillé les "cinq piliers" de la politique étrangère russe d'aujourd'hui :
i-    La primauté du droit international ;
ii-  La multipolarité du monde ;
iii- Le désir d'éviter les conflits et l'isolement ;
iv-La défense de la vie et de la dignité des citoyens russes où qu'ils se trouvent même la protection des entrepreneurs à l'étranger ;
v-   La reconnaissance par la Russie de zones d'intérêts privilégiés.
Cette doctrine se veut une réaffirmation de la puissance russe face à l'Occident, particulièrement l'OTAN. Elle n'acceptera désormais plus qu'on se joue de ses intérêts stratégiques ni de s'approcher de sa sphère d'influence, comme ce fut le cas avec les révolutions colorées, les rondes répétées d'élargissement de l'OTAN (de la Pologne à la République tchèque en 1998, puis à l'Europe centrale et orientale ainsi qu'aux pays baltes en 2004) ou l'élargissement de l'Alliance atlantique à l'Ukraine et à la Géorgie. D'un autre côté, elle certifie aux anciennes républiques soviétiques qu'elle n'hésitera pas à utiliser la force pour défendre les russes (ethniques ou naturalisés) dans ce qu'elle appelle "l'étranger proche" (l'Ossétie du Sud, l'Abkhazie ou de la Transnistrie).



La Crise Syrienne.
A la fin de la deuxième guerre mondiale, le droit de veto a été décerné aux cinq pays qui pourraient, à chacun seul, faire trembler le monde. Après plus d'une soixantaine d'années, ces cinq pays restent encore les joueurs majeurs sur l'échiquier mondial. Un veto c'est quelque chose, mais un double veto veut dire que les règles du jeu doivent être changées. C'est ce qui est arrivé en 2012, face à la crise syrienne.
Notons que c'est cette crise qui a provoqué  une arrivée médiatisée de la flotte russe au port syrien de Tartous, la militarisation régionale sur les flancs turcs, perses et israéliens, l’instrumentalisation des kurdes au nord de la Syrie, les troubles politiques sur la scène libanaise, de plus les craintes évoquées par les minorités régionales chrétiennes, druzes, alaouites et chiites ne sont pas marginales et le risque d'une nouvelle guerre régionale à tendances mondiale n’est pas à écarter. De plus, les récentes découvertes de gaz au large de la Syrie, de Chypre, du Liban et d’Israël modifient considérablement la donnée géostratégique. Moscou et Pékin ont du mal à accepter les revendications occidentales de contrôler le marché énergétique mondial, ni un Moyen-Orient, qu'il soit "Grand" ou "Nouveau". Moscou, Ankara, Tel-Aviv et Téhéran qui connaissent bien ces règles du jeu, contrôlent, physiquement, ce verrou géostratégique.
Que se passe-t-il en Syrie ?
Après la chute de quatre tyrans arabes, tous les yeux sont sur le siège de Damas. Quotidiennement, nous assistons au même matraquage médiatique et aux mêmes discours politiques. Évidement, un changement vers la démocratie doit se produire en Syrie, mais cette "démocratie" doit s'établir, comme étant une valeur culturelle et non seulement comme système politique. Pour autant, ce serait bien naïf de croire que l'opposition actuelle croit en un système de valeurs démocrates vu leurs pratiques sur le terrain. Une fois de plus, tout comme les révolutions "copier-coller", la forte médiatisation essaye d'empêcher toute réflexion approfondie, alors que la politique au Moyen-Orient ressemblerait à la traversée, à pieds, d'un champ de mines.
On évoque timidement le système de valeurs proposé par les dirigeants de l'opposition en général et ceux du Conseil National Syrien qui, très proches des frères musulmans et parrainés par les pétromonarchies absolues et leurs générosités, sont peu connus par leur appétence démocratique. De même, la version de "l'islam djihadique", proche d’Al-Qaïda, proposée par la "révolution" en cours est loin d’être rassurante. Étant donné que les acteurs sont nombreux, leurs intérêts complexes et imbriqués, un observateur non averti aux subtilités orientales, croirait que la solution magique resterait indéchiffrable. Or le "cas syrien" est, avant tout, régit par les règles de la géopolitique, normalisé par l'histoire, enflammé par la découverte récente des gisements de gaz et la solution de cette crise se formulerait par la maîtrise des enchevêtrements culturels de la région et non par une vulgarisation médiatisée de la politique. Au levant, ce n'est jamais seulement deux protagonistes qui se battent entre eux, jamais l'Occident contre l'Orient, les superpuissances contre les communautarismes locaux, la guerre contre "l'axe du mal", les sunnites contre les chiites, les grandes composantes religieuses et ethniques contre les minorités. Tout est à la fois simple et compliqué, lucide et brumeux, public mais dissimulé. Tout est permis pour sauvegarder à la fois sa tribu, son clan, son territoire, sa confession, son ethnie, sa gouvernance, ses alliés, son maître… La démocratie, dans ces pays du Levant qui n'ont pas encore connu "l'état de droits", ne vient qu'en dernier lieu. La liberté de penser vient bien loin après tout ce qui a été cité auparavant et n’intéresse personne localement, sinon quelques exilés et les membres de la diaspora vivante à l'étranger. Ceux-là veulent bénéficier des fruits de toute une démarche évolutive d'une autre culture, aboutissant à la démocratie, sans se préoccuper des chapitres antécédents ni des phases nécessaires pour y arriver. Une démocratie sans le "respect des lois" n'est que chaos, une utopie.
Sur les portes de Damas se trouvent deux géants ayant chacun son droit de veto. Pour ces deux là, la Syrie n’est pas la Libye et il ne fallait pas imaginer qu'un copier-coller diplomatique-militaire suffirait pour régler la question en quelques semaines, voir quelques mois. Ce pays, au centre du Bassin Levantin de la Méditerranée, vieux de cinq milles ans, constitue un verrou géostratégique qui fut toujours convoité par les Ottomans, les Perses, les Russes… La capitale des Omeyyades se trouverait toujours sur "le chemin de la soie" (sinon son terminal) reliant la Chine à l'occident. Pour Pékin, Moscou, Ankara, et Téhéran la crise syrienne est en elle une opportunité pour relire une histoire oubliée depuis près d'un siècle.
La Chine et la Russie, qui se trouvent entre les USA et la réalisation de leurs objectifs en Syrie, exigent qu'un nouvel ordre mondial multipolaire soit mis en place, tenant en compte le nouvel équilibre des puissances et la gestion de la sécurité énergétique mondiale. Le veto russe, bien que mis en avant pour expliquer l’immobilisme du Conseil de sécurité de l’ONU sur le dossier syrien, est bien surestimé. En effet, les chinois agissent selon leurs intérêts nationaux, et ce n’est certainement pas Mr. Poutine qui leur dicte comment gérer leur politique étrangère. A ce titre, il serait bien naïf de croire que Pékin se contente d’adopter une attitude suiviste sur ce dossier. Plutôt que de développer une rhétorique pour faire porter la responsabilité de tout échec des solutions proposées à l'une des parties adverses, il faudrait accepter que nous sommes face à un "rapport de forces" classique, entre différents acteurs, mus par des intérêts propres et contradictoires.
Pour les États-Unis, l’OTAN et Israël, un changement de politique extérieure syrienne aurait suffit, ainsi, les premiers slogans des manifestants exigeaient du président syrien de se débarrasser de "l'ancienne garde" et de la doctrine militaire adoptée, afin d'être considéré comme étant "le grand réformateur éclairé". Tandis que pour les pétromonarchies, paralyser la Syrie et contenir ses capacités pétrolifères concurrentes serait majeure. Or, jusqu'à présent, une restructuration des règles du jeu n’est pas envisageable. Deux visions occidentales sont proposées :
-         La première, proche du caractère politique de Mr. Obama, privilège le "containment" et les approches en souplesse, avec une participation multinationale en imbriquant, à la fois, le nucléaire iranien, l'armement du Hezbollah libanais, la maîtrise des jeux communautaires d'Ankara et du Qatar, le dosage des équilibres intra-minoritaires, l'élan politique des frères musulmans et les péripéties de l'islam djihadique.
-        La seconde, conforme au caractère politique des néoconservateurs américains, européens et israéliens, avance une intervention militaire immédiate, une focalisation sur les menaces présumées, nucléaire iranienne et chimique syrienne, la guerre économique et le chaos généralisé, qui justifient la mise en place de nouveaux "mandats" internationaux sur la Syrie.
Une guerre civile prolongée en Syrie entrainera d'autres guerres dans toute la région, notamment les pays frontaliers, avec lesquels existent des chevauchements économiques, démographiques et politiques. Nous citerons le Liban où l'influence syrienne n'est pas un secret, la Jordanie où les manifestants sont arrivés pour la première fois aux portes du palais royal, l'Irak où le régime juvénile en place n'est pas encore immun et la Turquie qui, en livrant une bataille ouverte contre le PKK kurde, est en même temps en transition entre la laïcité et l'islam politique et vice-versa. Un collier de guerres civiles sur les frontières d'Israël divulgue un risque de contagion au sein même d’Israël sinon, au moins, le déclenchement d'actions militaires incontrôlables et souvent anonymes contre elle. Ce bouillonnement aux frontières présente un risque de destruction, rampant et insidieux, bien plus dangereux pour la survie d’Israël à moyen terme que celui présenté par une bombe nucléaire iranienne présumée, tant que la destruction massive suit d'autres lois.
Dans une autre perspective, la Russie trouve dans le retrait américain une opportunité cruciale qui ne vient pas souvent. La conclusion rapide du dossier syrien est incontournable pour passer à une autre étape d'élargissement de la sphère d'influence russe. Donc, bien qu'une divergence des objectifs russes et israéliens existe, une conclusion rapide du dossier syrien est leur volonté commune. Cela n'est pas forcément conforme à la planification de Washington qui n'a rien a perdre si la crise va durer longtemps, ni la conviction d’autres cénacles tels que Paris, le Qatar et la Turquie (qui préfèrent l’option militaire, même si elle serait durable, à la présence du régime syrien actuel, même affaibli), ni encore les intérêts de la Chine qui préfère l'enlisement des USA dans les sables mouvants du Moyen-Orient, que de les voir à leurs portes en Asie et au Pacifique.  Et l'on trouverait toujours ceux qui sont prêts à instrumentaliser le religieux et les minorités pour exister politiquement. Comme c'est souvent le cas, les plus "faibles" qui tentent chercher un rôle à jouer sont les plus agressifs. Dans ce contexte on peut comprendre les élans belligènes de la politique extérieure turque (bien plus avancées en matière de guerre que ceux de Washington) et ceux du Qatar (plus querelleur que la Saoudite). Ces "éperviers" du jeu syrien se préoccupent peu des faiblesses et de la crise financière actuelle qui obère la capacité occidentale de projection de puissance. Ils essayent au contraire d'avancer les lignes vers le champ de bataille, en prenant des risques inconcevables pour les démocraties occidentales et ceci s'est démontré lors des tirs d'obus aux frontières turque et israélienne suivis par une réponse militaire opposée. Or la nécessité de trouver une solution rapide du "cas syrien" pousse Israël et Moscou, bien qu'ayant des objectifs divergents, à accepter une guerre limitée temporellement et géographiquement comme issue du problème.
Dans ce système d'équations syrien, les variables sont nombreuses: Washington et Pékin favorisent une démarche lente mais sure et se joignent à eux les chefs locaux des insurgés, les princes de guerre et les opposants émergents qui leur existence ne s'affirme qu'en temps de guerre, tandis que Moscou, les grands acteurs régionaux (Turquie, Iran, pétromonarchies, Israël) et le régime syrien actuel favorisent une solution rapide du problème ce qui a comme principal inconvenant l'incertitude des résultats. En outre, toute possibilité d'aventure de l’OTAN en Syrie, est peu probable, puisqu'elle serait liée à une action plus globale contre l’Iran et la marine russe, dorénavant omniprésente en Méditerranée et à Tartous sur le sol syrien. Il faudrait prendre en compte les répercussions internationales que pourrait avoir ce type d’intervention. Entre temps, les services secrets et les forces spéciales du monde entier œuvrent, plus ou moins discrètement, côte à côte avec l'islam djihadique sur le terrain, pour favoriser les positions d'un coté ou de l'autre aux dépens du sang qui coule et de l'issue politique que pourrait prôner L’ONU ou la Ligue arabe qui vont d’échec en échec.
La question de dosage de l’armement attribué aux opposants se pose, ce dernier facteur externe est fondamental puisque c'est la principale cause du maintient des affrontements. Ce sont des puissances étrangères qui fournissent les armes, encadrent et entraînent les protagonistes des deux cotés. Cependant même si les armes nécessaires sont fournies, il n’y a aucune chance à ce que l'un des protagonistes obtienne la victoire finale sur le champ de bataille. Tout l’enjeu réside plutôt dans le fait de déterminer qui, des superpuissances, sortirait triomphante stratégiquement dans un autre coin du globe. Une certaine analogie serait faite avec la guerre civile libanaise déclenchée en 1975 dans la période où les USA sortaient vaincue du Vietnam : en 1990, les lauriers ont été décernés au camp syrien et ses alliés libanais après que la Syrie se fut rangée du coté des États-Unis triomphante dans la guerre du Golfe, à la fin de la Guerre Froide.
Par ailleurs, il n'est pas concevable de parvenir à la résolution de ce conflit sans impliquer l’ensemble des acteurs en présence. De plus, la question n'est pas celle de personnages : même si le président syrien démissionne et son successeur continue sa démarche politique, la guerre ne cessera pas. Ce qui est demandé (par les Etats-Unis et leurs alliés) est le changement de caractère politique (à rappeler, en contre-exemple, le cas du président soudanais, qui, bien que condamné par la Cour Pénale Internationale pour des crimes de génocide et des crimes de guerre et contre l'humanité, on en n'entend plus parler après avoir accepté la division du Soudan). Puisque la crise peut s'avérer durable, il est primordial de trouver une solution politique où tous les acteurs seront représentés. Tous devraient faire des concessions s’ils prenaient en considération le déversement de sang et les destructions. Mais pour rester réels ceci n'est pas le temps des concessions et nul ne voudrait lâcher l'opportunité qui se présente tant que les détonations d'obus n'arrivent pas aux oreilles des dirigeants de Washington, Moscou, Pékin, Paris, Ankara, Téhéran, Tel-Aviv, Doha, Riyad…
La mentalité politique syrienne actuelle n'est pas suiviste, elle requiert une large zone de manœuvre pour un changement possible de camps à l'avenir. Pour déduire cela il suffit de lire l'histoire du parcours politique des deux présidents Assad et de leurs relations avec les acteurs régionaux et les superpuissances mondiales. Or plus l'étreinte se resserrera sur Damas, et vu le sort des dirigeants déplacés par le Printemps Arabe, plus on pousserait le régime syrien à adopter une démarche suiviste envers la superpuissance qui lui offrirait de rester en place c'est-à-dire actuellement la Russie qui, si on lui offre de gérer un pays sur le bassin levantin de la Méditerranée, ne refuserait point…
En Syrie ce n'est pas une guerre "Clawzevitzienne", tous les acteurs ne sont plus clairs, il n'y aurait jamais de bataille décisive, les frontières temporelles et géographiques de ces batailles ne sont pas étanches et la guerre n'est plus une continuation d'une politique, ni représente son échec. Dans le cas syrien, le métal et le feu ne suivent pas la politique, ils viennent avant.
Pour mettre les points sur les i : au début, nous avions un régime en place, bien que non démocrate, il était légitime, représenté aux Nations-Unies, tous les pays du monde acceptaient sa présence et marchandaient avec. D'un coup le peuple se lève contre, espérant plus de liberté et de démocratie. Les manifestations, fortes d'une juste cause, proclament la liberté sans proposer un programme politique de quelque sorte, sans même proposer des visages nouveaux et personne de l'opposition ne représente une majorité au sein de l'opposition même. Les violences éclatent, les princes de guerre contrôlent certaines régions et l'armée arabe syrienne s'y oppose.
-        Le régime est appuyé à l'extérieur par : une certaine légitimité aux Nations-Unies (son siège existe encore) deux vetos (chinois et russe), deux pays régionaux omniprésents (l'Iran et l'Iraq), quelques alliés internationaux (surtout en Amérique Latine). à l'intérieur par : une grande classe moyenne de toutes les composantes syriennes, la majorité des fonctionnaires de l'état, la majorité des grands commerçants et des fabricants du pays notamment ceux d'Alep et de Damas, la majorité de chaque minorité du pays : chrétiennes, chiites, alaouites, druzes, arméniennes et un pacte fait avec les kurdes syriens les a placé du coté du régime.
-        L'opposition est forte à l'extérieur par : trois vetos (USA, France, Angleterre) et la majorité de leurs états satellites.  à l'intérieur : les classes les plus pauvres, les cercles djihadiques (qui se sont largement développés après l'invasion de l’Irak), les frères musulmans (longtemps réprimés par le régime en place), les opposants de la diaspora à Paris ou à Londres et bien sur, ceux qui profitent du chaos : les princes de guerres et la majorité absolue des hors-la-loi qui, a eux seuls, constituent une armée d'environ 40'000 personnes selon les autorités syriennes…
Vu l'état des choses, une bataille décisive est inconcevable pour les deux parties sans une intervention militaire extérieure pour l'un des deux cotés mais qui en serait capable ? Aucun pays de la région n'en a la prédisposition s'il ne faisait partie d'une large coalition. Même Israël qui, encore choquée par sa dernière aventure à Gaza, ne donnerait pas au régime syrien la préséance de faire une bataille qui pourrait mettre les composantes djihadiques, musulmanes (au sens large) et nationalistes, dans une position favorisante, sinon neutre, à l'égard du régime actuel. On éliminerait aussi la possibilité d'intervention unilatérale turque (contre le régime) et iranienne (avec le régime). D'autre part, les pays de l'OTAN sont plus préoccupés par le redressement économique que par la liberté du peuple syrien. L'intervention militaire n'est pas dans les calculs de Pékin qui préfère historiquement une approche de soutien et non l'action militaire directe bien loin de ses frontières. Or une intervention militaire russo-iranienne (et probablement irakienne) est bien plausible, mais avant cela il faudrait d'une part, assurer la neutralité des missiles Patriot de l'OTAN sur les frontières turques  et d'autre part, une demande, directe et claire, formulée par le régime syrien lui-même, ce qui n'est pas dans son caractère politique nécessitant une large zone de manœuvre. Pour la Russie, la neutralité de l'OTAN doit s'acheter dans un autre endroit du globe, en Afrique ou en Asie. Dans ce contexte on pourrait comprendre les violences en Afrique Centrale, au Mali…
Le système d'équations syrien restera sans solution unique, tant que le nombre de variables internationales est supérieur au nombre d'équations présentes. Donc, pour résoudre ce problème, il faudrait lier un nombre d'équations compatibles, dans d'autres points du globe, (sinon les créer, le Kurdewari par exemple) pour trouver des solutions bien définies à chaque variable, par la méthode de substitution.
Dans ce contexte, les équations Africaines se situent dans le dossier du contrôle de l'or, des minerais rares, de l'énergie et des marchés économiques. Ce dossier est à la une des préoccupations occidentales en temps de crise économique, et un changement ne se ferait pas par approbation de l'un ou de l'autre des parties russes ou occidentales, mais par la force, les coups d'états et les violences, qui créeront de nouvelles équations. De plus, la Chine aurait son mot à dire en Afrique. Tandis que les équations asiatiques se situent au cœur même de la sécurité nationale de la Chine, de la Russie, de l'Inde et du Japon qui n'accepteront pas des concessions à ce sujet, les équations asiatiques ne sont en aucun cas reliables aux équations syriennes si ce n'est la destruction complète et improbable des influences russes et chinoises là-bas.
Les équations manquantes sont en Europe, en Afrique et au Moyen-Orient même.
Dans l’attente d’une évolution du statut quo qui se dessine sur l'échiquier mondial entre les différentes forces internationales, il faut bien comprendre que l'effusion de sang et les destructions barbares qui font tourner la haine dans un cercle vicieux, persisteraient tant que ce statut quo durerait, sinon quelque humanité se réveille dans la conscience des dirigeants.
Les variables de la crise Syrienne :
La crise syrienne implique forcément trois niveaux d'implication selon les postures des acteurs :
-        Les forces intérieures qui s’affrontent : les différentes ethnies, confessions, orientations politiques ajoutons à cela les hors-la-loi et les princes de guerre… à ce niveau, les atrocités sont plus "instinctives" : l'odeur du sang, de la monnaie, du drapeau et du paradis sont les carburants qui enflamment cette guerre.
-        Les grands acteurs régionaux : l’Iran, l’Arabie Saoudite, le Qatar, Israël, la Turquie… où ils essaient de s’imposer par le financement des liens de type social-politique (confessionnel : les chiites autour de l'Iran, les sunnites autour de la Saoudite… les mêmes tribus ou ethnies en Irak et en Syrie, les turkmènes, les kurdes…). Tout cela dans le contexte de la géopolitique de l'eau, du pétrole et du gaz (notamment les oléoducs, gazoducs…) et de la domination
-        le jeu des superpuissances (États-Unis, Russie, Chine, France, UK…) en particulier la géopolitique du pétrole, du gaz, du contrôle des marchés et de la suprématie. Ces superpuissances réalisent leurs politiques à l'aide des puissances régionales, ou carrément grâce à des liens directs avec des acteurs internes existants ou même inventés.
Sur ces trois stades d'implication plusieurs problématiques sont présentes :
-        Le pétrole syrien : plus généralement celui du bassin levantin de la méditerranée.
-        L'eau : surtout l'Euphrate (une double problématique avec la Turquie et l'Irak) et le Golan (incluant le mont d'Haramon, et du lac de Tibériade) (problématique avec Israël).
-        L'économie : l'industrie, le contrôle des fonds monétaires
-        La question Kurde et plus généralement celle des minorités (sur les deux plans : social et politique)
-        La politique des axes qui se forment pour aboutir à la multi-polarité mondiale ou au contraire maintenir sont hégémonie
-        l'armement et la technologie : autorisés à Damas de posséder.
-        Les problèmes frontaliers (sur le plan législatif) avec la Turquie, Israël, le Liban, l'Irak, la zone économique maritime. Ces problèmes, bien que présents, suivent la politique et ne la précèdent pas …




Le pétrole du bassin levantin :
Des gisements spectaculaires de gaz et de pétrole ont été découverts dans le bassin Levantin de la Méditerranée, ces nouvelles impliquent systématiquement de nouveaux rôles à jouer et de nouvelles politiques à adopter en Turquie, Grèce, Chypre, Syrie, Liban et Israël. Ainsi, par exemple, le gisement de Thamar à 80 km de Haïfa fut la plus grande découverte mondiale de gaz de 2009 (283 milliards de m3 de gaz naturel) et en octobre 2010, une énorme découverte a donné à Israël plus de 100 ans d’autosuffisance en gaz naturel !
Une dépendance au gaz et au pétrole russe n'est pas dans les intérêts de l'OTAN ni de l’Union européenne. A rappeler que deux projets russes fonctionnent aujourd’hui et approvisionnent l'Europe en termes d'énergie :
- Le Northstream qui relie la Russie à l’Allemagne sans passer par l’Ukraine et la Biélorussie.
- Le Southstream qui relie la Russie à l’Europe du Sud (Italie, Grèce) et à l’Europe centrale (Autriche-Hongrie).
Pour cela, les USA et l'UE ont imaginé des oléoducs et des gazoducs qui s’alimentent aux réserves d’Asie centrale et du Caucase et qui arrivent à la méditerranée (la Turquie en particulier, la ligne de Bakou-Ceyhan par exemple) mais qui évitent de traverser l’espace d’influence russe (dans ce contexte, la révolution des Cèdres au Liban et le changement politique en Syrie, contribuent -entre autres- à sécuriser les pipelines jusqu'à la méditerranée). Mais ce projet resterait insensé tant que la base navale russe de Tartous existerait. L'influence qu'elle divulgue en Syrie et par conséquent au Liban (par l'influence syrienne) pourrait s'élargir pour tout le bassin levantin de la Méditerranée qui n'est plus ainsi un "lac" contrôlé par l'Europe ou les USA.
D'autre part, l’Arabie Saoudite et le Qatar prévoient, construire ou activer des oléoducs et des gazoducs d’exportation vers la Méditerranée orientale via la Syrie et le Liban. Ces pipelines leur permettraient d'éviter la dépendance du transport maritime via le détroit d’Ormuz puis le Canal de Suez, de réduire les couts et d’envoyer plus de gaz vers l’Europe. Mais ces projets ne se concrétiseraient point tant que le régime syrien reste en place puisque le 25 juillet 2011, l’Iran a signé des accords concernant le transport de son gaz via la Syrie et l’Irak. Cet accord fait de la Syrie le principal centre de stockage et de production, en liaison avec le Liban et permet en même temps à Téhéran de desserrer ainsi la contrainte de l’embargo.
Encore une fois la géographie a son mot à dire dans la crise syrienne : la position centrale de Damas (entre les gisements de production de l’Est (Irak, pétromonarchies), le pétrole de la zone kurde, les gisements découverts de la Méditerranée orientale, le gaz égyptien et le marché européen) fait de la Syrie un enjeu stratégique de premier plan. Donc tout changement politique en Syrie bouleverserait alors l'ensemble de la géopolitique pétrolière et gazière de la région, de l'Europe, de la Russie et donc de la "manufacture des décisions politiques" au plan international. On comprend donc les postures prises par, d’une part, les Occidentaux, la Turquie et les pétromonarchies du Golfe, et d’autre part, la Russie, la Chine, l’Iran, la Syrie et l’Irak.
Qui possède le pétrole syrien et pourquoi faire ?
Le nationalisme pétrolier en Syrie reste une problématique et un enjeu pour la région. En effet, il donnerait à Damas une valeur ajoutée à sa politique extérieure, une indépendance sans pareil dans l'histoire de ce pays vis-à-vis les autres pays arabes. Il consisterait une menace importante pour le pétrole du golfe surtout en tenant compte des accords de 2011 avec Téhéran cités auparavant… Pour les pétromonarchies c'est une menace économique-politique tandis que pour Israël c'est une menace existentialiste (rappelons les liens étroits avec le Hezbollah libanais et d'autres composantes palestiniennes). Par suite, l'OTAN, l'Europe et les USA, derrière Israël, tenteraient de "privatiser", sinon d'empêcher tout usage politique du pétrole syrien.
D'une autre perspective, le risque de "sortie du pétrodollar" resterait omniprésent avec le régime actuel. En effet, le fait de se faire payer son pétrole en euro, en or, en Yuan ou dans une autre devise que le dollar contribuerait à affaiblir la suprématie de ce dernier.




L'eau au Moyen-Orient :
La première opération commando de la branche armée du Fatah, dans la nuit du 31 décembre 1964 au 1er janvier 1965, avait pour but la canalisation qui va du lac de Tibériade au désert du Néguev. Cette opération a plusieurs symboliques mais en tous cas elle démontre l'importance de l'eau et de son contrôle dans l'élaboration des politiques moyen-orientales.
Annoncer que la prochaine guerre au Moyen-Orient sera une guerre de l’eau semble être une vulgarisation de la perspective stratégique. Certes, le dossier de l’eau demeure un dossier litigieux, mais nous y avancerons les problèmes sécurité, de frontières, d’influence politique régionale…
Le contrôle de l'eau au Moyen-Orient est un problème qui a toujours existé bien qu'un bon nombre de facteurs remettent cette question en relief. Nous citerons la forte urbanisation due à des taux de croissance démographique élevé (surtout dans les pays arabes), les projets de développement agricole ambitieux qui nécessitant une énorme irrigation (Syrie, Irak et pays du golfe) la dégradation des ressources existantes (salinisation des nappes phréatiques, assèchement, pollution…). Nous ajouterons l'inégalité des pays face à la ressource disponible (82 % des ressources aux Israéliens soit 400 mètres cubes par an et par personne et 18% seulement aux Palestiniens, la Turquie, l’Irak et le Liban bénéficient de plus de 3 000 mètres cubes par an et par personne tandis que l'Egypte 8oo, la Jordanie 260…) et l'interdépendance entre les voisins partageant un même bassin versant (Turquie, Syrie, Irak, Jordanie, Liban et Territoires Occupés).
Citons quelques points conflictuels issus de "la stratégie de l'eau" :
·          Les proportions d'usage de l’Euphrate entre l'Irak, la Syrie et la Turquie
·         Le piratage israélien du territoire libanais, des eaux du Litani, Wazzani, le mont d'Haramoun (djebel el Cheikh)…
·         L'eau du Jourdain entre Israël, la Syrie et la Jordanie.
·         Le partage injuste des nappes aquifères palestiniennes entre l'état d'Israël et les Territoires palestiniens ;
·         La tension constante entre pays riverains du Nil, à citer le dernier en 2013 entre l’Égypte et l’Éthiopie.
·         L'occupation du plateau du Golan syrien et des fermes de Chebaa libanaises par Israël est majoritairement causée par la richesse en eau de ces régions.
Mais restent le bassin du Jourdain et la vallée de l’Euphrate, étant les deux régions les plus sensibles. D'une part, en Israël, l’eau est une " ressource stratégique sous contrôle militaire" depuis 1967 et il est interdit aux résidents arabes de creuser de nouveaux puits, tandis que les colons juifs en foraient sans restriction. D'autre part, Ankara a lancé en 1991, un projet "d’aqueduc de la paix" qui prévoirait la construction de deux pipe-lines, dans le cadre d'échange eau/pétrole, et plusieurs projets d'irrigation couteux (22 barrages, 17 centrales et un double tunnel d'irrigation) qui causeraient le déplacement de quelques 60 000 habitants kurdes dans une trentaine de villages.
Puisque la Syrie a réglementé la question de l'eau par des accords respectifs avec le Liban et l'Irak, reste une double problématique pour elle avec la Turquie et l'état hébreu.
L’eau joue un rôle éminemment symbolique dans l’inconscient politique collectif des pays concernés, c'est une question de souveraineté, d’indépendance et de sécurité.  Donc le contrôle de l’eau resterait une des causes des tensions moyen-orientales. Bien que la paix hydraulique ne puisse être séparée de la paix générale au Moyen-Orient or Le dossier de l’eau pourrait avancer plus vite que d’autres.









L'économie :
La crise actuelle a de fortes répercussions sur l'économie syrienne et celle de la région en général. Nous citerons quelques exemples sans trop s'impliquer dans les chiffres qui sont difficiles à calculer jusqu'à présent mais nous nous contenterons de mettre en relief certains domaines atteints :
-        La dévaluation de la Livre syrienne durant la crise qui touche les classes moyennes et pauvres ce qui engendrera des problèmes sociaux.
-        Le commerce en général et celui du transit aérien et terrestre en particulier qui sont touchées par les atrocités.
-        L'industrie syrienne qui se concentre en majorité dans une zone de conflits à Alep
-        Le pétrole et les revenus pétroliers.
-        La reconstruction : des villes entières sont en ruines qui et comment vont être reconstruites ?
-        L'agriculture et son exportation vers quels marchés ?
-        Le tourisme, les sites touristiques, culturels et religieux.
Pour ne citer que ces points, on remarque que le pays est presqu'en faillite mais la présence du pétrole et de pays prêts à soutenir le survivant de cette guerre laisse penser que la phase d'après guerre serait basée sur l'exploitation du pétrole et du gaz dont les revenus contribueront à la restauration et la reconstruction. D'ailleurs le président syrien a affirmé dans cette perspective que "les russes" pourraient bien contribuer dans le secteur pétrolier tandis que les "chinois" sont déjà prêts pour la reconstruction de ce qui a été démoli par les atrocités. Tandis que des pactes sont déjà faits avec les oppositions syriennes pour être admises et soutenues par leurs parrains.



Le Kurdistan et la question kurde
Le Kurdistan (le Kurdewari en Kurde est le pays des Kurdes) est une région montagneuse, de hauts plateaux d'Asie centrale riche en pétrole et en eau sans accès à la mer. Les estimations de la superficie du Kurdistan sont diverses selon les points de vues mais elles varient pour de nombreux entre les 191 660 km2 cités par l'encyclopédie Britannica et les quelques 500 000 km2 cités par l'observatoire franco-kurde ; mais le Kurdewari reste plutôt une valeur qualitative que quantitative en effet peu importerait sa superficie devant sa création même. Le Kurdewari recouvre des parties de la Turquie à l'ouest jusqu'en Iran à l'est en passant par l'Irak et la Syrie, quelques îlots de peuplements kurdes se trouvent en Arménie, Géorgie, Azerbaïdjan, Turkménistan, Kirghizistan et Kazakhstan.
Ce peuple qui occupe et vit sur ces terres dès l'antiquité n'a pas pu former un pays autonome dans l'époque moderne bien qu'en 1920, le traité de Sèvres prévoyait la création d’un Etat kurde sur les vestiges de l’Empire Ottoman. Or le Moyen-Orient a été divisé, par le traité de Lausanne de 1923 entre le Royaume-Uni et la France, en plusieurs pays, ne prenant pas en compte le droit des Kurdes à disposer de leurs terres.
Les principales régions du Kurdistan se situent au nord de l'Irak, dans les monts Zagros à l'ouest de l'Iran, au sud-est de la Turquie ainsi qu'au nord-ouest et au nord-est de la Syrie. Les chaînes des monts Taurus et des monts Zagros forment une sorte de colonne vertébrale du Kurdewari. A noter que c'est dans le Kurdistan que deux fleuves d'importance majeure au Moyen-Orient prennent leur source : le Tigre et l'Euphrate. De plus la région est parcourue par les affluents de l'un ou l'autre de ces grands fleuves qui arrosent un certain nombre de vallées très fertiles : le Petit Zab, le Grand Zab, le Diyala etc.
La flore, malgré la destruction progressive des forêts, reste une importante source de bois, en effets les forets représentent une superficie d'environ 160 000 km².
Les superficies approximatives des différentes parties du Kurdistan sont données par le tableau suivant :


Zones géographiques
Superficie en km²
Pourcentage du Kurdistan
Pourcentage du pays de rattachement
Kurdistan du Nord (turc)
210 000
41,75 %
26,90 %
Kurdistan oriental (iranien)
195 000
38,77 %
11,83 %
Kurdistan du Sud (irakien)
83 000
16,5 %
18,86 %
Kurdistan occidental (syrien)
15 000
2,98 %
8,10 %
Total Kurdistan
503 000
100 %




Le Kurdistan dans les pays de rattachement
Longtemps après la première guerre mondiale, les pays de rattachement ont considérés les kurdes comme étant des citoyens de seconde classe, se basant sur le fait que presque jamais le Kurdewari n'a existé comme entité autonome mais comme un des composants des peuples de la région.
Turquie :
En Turquie, la transformation kémaliste du pays qui se fait à partir de 1923, dénie l'existence d'une très forte minorité kurde en son territoire. Les Kurdes n'avaient dès lors aucune spécificité ni droit, sont contraints d'oublier leur culture et de se fondre dans la société turque : les autorités interdisent la langue et les noms de famille kurdes. Parler la langue kurde est un acte interdit, le mot " kurde" lui-même est interdit et les Kurdes sont désignés par l'expression "Turcs des montagnes". Plusieurs soulèvements se sont produits face à cette oppression du "fait kurde", notamment celui du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK) cette révolte prend la forme d'une guérilla (débute en 1984). L'arrestation et la condamnation de prison à perpétuité du chef du PKK, Abdullah Öcalan, qui a été une phase de l'amélioration des relations turco-syriennes, a contribué a la réduction d'intensité des affrontements en effet, l'Apo (signifiant oncle en Kurde) a été chassé de Syrie puis arrêté en 1999 au Kenya avec l'aide du Mossad israélien.
Or l'invasion de l'Irak et surtout la crise syrienne depuis 2011 a contribué à la mise à jour de ces affrontements.
Bien que l'état d'urgence soit levé au Kurdistan, la situation des Kurdes n'a pas beaucoup évolué. De nombreux dirigeants kurdes sont en prison. Les milliers de déplacés lors de la répression des années 1990 ne sont pas autorisés à regagner leurs villages. Les assassinats politiques, les exécutions sommaires de militants ou de civils kurdes se poursuivent. L'existence du peuple kurde et de sa culture ne sont toujours pas reconnues par la constitution turque, la loi turque interdit toujours l'enseignement de la langue kurde.
Selon les sources il y aurait entre les 11,445 millions et les 20 millions de Kurdes dans toute la Turquie. Le Kurdistan turc est majoritairement représenté par le parti de la société démocratique (DTP). Depuis l'élection législative de 2007, le DTP compte pour la première fois une vingtaine de députés au Parlement contre 45 pour l'AKP. Jusque là, les seuls quatre députés kurdes qui avaient été élus en 1991 avaient tous finis en prison avant la fin de leur mandat. Les maires et députés DTP exercent leurs fonctions difficilement car ils sont souvent la cible du parti au pouvoir, de l'AKP, des milieux extrémistes turcs, de la presse et surtout de l'armée turque. Malgré les réticences de l'Union européenne, le DTP finit par être dissout le11 décembre 2009 par la Cour constitutionnelle turque qui le soupçonne d'entretenir des liens proches avec le PKK.
Iran :
Juste après la seconde guerre mondiale, les Kurdes d’Iran proclamèrent une république kurde indépendante mais éphémère à Mahabad entre 1946 et 1947.
Les Kurdes sont aussi présents en bon nombre au Khorasan, dans l'est de l'Iran, à la suite de déportations menées par les souverains Safavides entre le XVIIème et le XVIIIème siècle, cette enclave kurde s'étend jusqu'au Turkménistan, à proximité de sa capitale Achgabat. Or les provinces du Kordestan (Le Kurdistan iranien) s'étendent aussi à la plus grande partie du territoire des provinces d'Azerbaïdjan-occidental, de Kermânchâh et d'Ilam.
En Iran, les Kurdes représentent 7 % de la population (environ 9,556 millions de kurdes dans toute l'Iran) et principalement concentrés au nord-ouest du pays. Les régions kurdes de l'Ouest et du Nord-est sont surveillées par l'armée iranienne. Contrairement à la Turquie, il n'existe pas de phobie à l'égard des kurdes et du mot Kurdistan : une des régions législatives iraniennes porte le nom de "Kordestan", la langue kurde est officiellement reconnue, les journaux peuvent publier en langue Kurde (écrite avec l'alphabet arabo-persan) et au Parlement siègent des députés kurdes. Bien que toutes ces mesures d'assimilation dans la mosaïque iranienne, le nationalisme kurde existe néanmoins.
Iraq :
Le 11 mars 1974, Saddam Hussein accorde une autonomie relative au Kurdistan, avec la " Loi pour l’autonomie dans l’aire du Kurdistan " qui stipule notamment que " la langue kurde doit être la langue officielle pour l’éducation des Kurdes ". Cette loi, sans être appliquée, permet aussi l’élection d'un conseil législatif autonome qui contrôle son propre budget.
Le 16 avril 1987, au cours de l’opération Anfal, Saddam Hussein lance un raid à l’arme chimique sur la vallée du Balisan, quelques 182 000 personnes périssent dans des bombardements chimiques. Après 23 ans et après l'invasion américaine de l'Iraq, la société internationale a eu l'intérêt de dénoncer ces crimes: en décembre 2005, la cour de La Haye a qualifié cette campagne de " génocide ", le 24 juin 2007, le tribunal pénal irakien, après la chute de Saddam, a condamné Ali Hassan al Madjid, surnommé " Ali le chimique ", et deux autres anciens hauts dignitaires du régime du Tyran, à la peine de mort par pendaison pour le génocide commis contre les Kurdes au cours de cette opération.
Le Kurdistan est devenu depuis le début du siècle une zone de conflit intense impliquant les différents pays limitrophes, mais aussi les Etats-Unis depuis le début du conflit avec l’Irak en 1991. Cette situation a entraîné la création de deux régions autonomes se constituant en un état fédéré en août 1992 grâce à la protection aérienne des Etats-Unis et du Royaume-Uni :
La première autour d'Arbil, dirigée par le Parti démocratique du Kurdistan (PDK) actuellement dirigé par Massoud Barzani.
La seconde région, voisine au sud et autour de Souleimaniye, sous la direction de l'Union patriotique du Kurdistan, le leader de l'union fut Jalal Talabani.
Le kurde Mr. Jalal Talabani est devenu le premier président de l'Irak post-Hussein. Un accord d'unification entre les deux administrations est signé le 16 janvier 2006. Ensuite, le 7 mai 2006 un Gouvernement régional du Kurdistan est inauguré. Il a pour Premier ministre Nechirvan Idris Barzani. En vertu de la constitution irakienne, ce gouvernement a une autonomie législative sur son territoire au niveau de certaines compétences qui lui sont accordées au sein d'un Irak fédéral.
Les autorités turques sont très réticentes à voir le Kurdistan irakien trop indépendant car elles craignent les réactions des indépendantistes kurdes de Turquie, pour cela, plusieurs raids par delà les frontières iraquiennes ont été lancés.
 Actuellement, l'Irak est le seul pays dans lequel une autonomie a été acquise par les Kurdes et la partie irakienne du Kurdistan est peuplée par 4 à 5 millions de Kurdes


Syrie : Le Kurdistan syrien est situé au nord et au nord-est du pays, peuplé par environ 3,4 millions de kurdes La population kurde de Syrie qui représente 9 % de la population totale du pays est en partie issue de l'exode des Kurdes de la Turquie Kémaliste entre 1924 et 1938 sous la pression d'une politique de déni de ses minorités. Elle est regroupée surtout dans la province d'Alep, la Jazirah et la banlieue de Damas, couvre une partie de la province d'Al Hasakah et du Qamishli.
La partie syrienne du Kurdistan est sous contrôle de l'armée et il est à signaler que la majorité des kurdes syriens sont des partisans du PKK, et impliqués pleinement dans la crise syrienne a partir de l'été 2012. Même si la Syrie n'offre pas à sa minorité kurde le droit d'apprendre sa langue ou de pratiquer sa culture, les autorités officielles se méfient de moins en moins de ce groupe bien assimilé et opposé par nature au régime turc.
Les parties du Kurdewari supposé
La géographie humaine du Kurdistan est liée à l'histoire de la région: de l'opposition entre l'empire Byzantin et des musulmans, passant par celle des  Ottomans  et  des   Persans  au XVIe siècle jusqu'à la répartition actuelle des états, on peut subdiviser le Kurdistan en 5 régions, divisions faites sur des bases historiques, socio-économiques, culturelles et politiques:
Le Kurdistan méridional, historiquement centré autour de Kermânchâh, est urbanisé, et ses habitants sont cosmopolites 
Le Kurdistan central, centré sur Arbil, est le moins montagneux et le plus chaud de tout le Kurdistan. Cette région est elle-aussi plutôt urbaine. Même si l'islam sunnite est majoritaire, l'on trouve aussi l'islam chiite, l'Alévisme, le Yézidisme, le christianisme et le Judaïsme. Tous les dialectes du Kurde y sont parlés, créant ainsi des liens entre cette région centrale et toutes les autres régions du Kurdistan.
Le Kurdistan oriental, centré sur Mahabad ou une opposition sociale assez forte existe entre la population urbaine, assez ouverte, et la population des campagnes, encore fortement marquée par le nomadisme et le pastoralisme.
Le Kurdistan septentrional, centré sur Bayazid, est la région la plus inhospitalière du Kurdistan, autour du Lac de Van qui recouvre une grande partie de l'Arménie historique, cette région a été habitée par des kurdes depuis la Première Guerre Mondiale. Les habitants de cette région sont centrés sur eux-mêmes et ont un fort sentiment tribal. La région est aujourd'hui la moins développée en matière économique et technologique de tout le Kurdistan
Le Kurdistan occidental, centré sur Diyarbakir, est physiquement isolé du reste du Kurdistan par les montagnes et le territoire peu hospitalier qui sépare le Kurdistan occidental du Kurdistan du nord. Cette région est historiquement tournée vers le monde méditerranéen. Les pratiques religieuses se divisent entre sunnites et alévis.
Une grande diaspora kurde est présente en Arménie, en Géorgie, a l'Azerbaïdjan, au nord-est de l'Iran, au Liban, un million de Kurdes auraient émigré en Europe surtout en France et en Allemagne, d'autres communautés kurdes sont présentes aux USA, au Canada et en Australie.
Le Kurdewari une utopie qui se réalise à petits-pas
Les Kurdes de Turquie, d’Irak, d’Iran et de Syrie, compteraient plusieurs dizaines de millions de personnes sur un territoire séparé par des frontières imaginées, par les Anglais et les Français, aux débuts du siècle dernier. La création du "Kurdewari" n’est pas à l’ordre du jour, d'ailleurs chaque "Kurdistan" a ses propres revendications identitaires au sein des pays de rattachements, mais le débat reste ouvert dans une zone en pleine mutation.
Déjà les Kurdes d’Irak ont obtenu une région autonome dans le cadre de la République d’Irak et les Kurdes syriens  impliqués dans la crise de leur pays, montrent qu'ils sont capables de gérer leurs propres affaires entre, d'une part, le Conseil National Syrien (CNS) grandement influencé par la Turquie et qui n’entend pas reconnaître les droits kurdes d'autodétermination et, d'autre part, le régime en place qui en a besoin pour le contrôle des régions du nord notamment Alep.
Les Kurdes d’Iran, qui ont une province en leur nom, auront leur mot à dire face a la crise déclenchée par le programme nucléaire iranien.
Les Kurdes de Turquie opposent, avec un certain succès, une résistance acharnée que ce soit sur le plan politique ou sur le plan de la lutte armée.
Une évidente répression existe aux pays de rattachements notamment la Turquie qui trouve dans l'affaire kurde un "ou exclusif" donc une coexistence serait impensable. Mais au carrefour des trois cultures (arabe, turque, persique), au milieu d'entités politiques juvéniles, vieilles de moins d'un siècle, (l'Irak, la Syrie, l'Iran, la Turquie), la montagne kurde a toujours existé, difficile a dompter par les pouvoirs centraux.
Les indicateurs de l'obtention les droits d'existence ne sont pas favorables au "Kurdewari" pour l'instant. Face à cet état des choses, les kurdes devraient saisir l'opportunité qui s'offre à eux dans ce "bouillonnement régional généralisé" et entre les lueurs du nouvel ordre mondial ternaire qui s'impose, pour obtenir la reconnaissance de leur identité.



Le Nouvel Ordre Mondial naîtra t-il de la Syrie ?
-        le retrait américain de l'Irak et de l'Afghanistan,
-        la pagaille en Afrique du Nord et subsaharienne,
-        les inconnues du monde arabo-musulman, les partis islamiques trans-étatiques et la montée du paradigme religieux à l'orient sacré
-        l’extrême faiblesse institutionnelle et sécuritaire des pétromonarchies,
-        la volonté d'affirmation iranienne et turque comme étant des états-phares au Moyen-Orient,
-        la crise existentialiste israélienne après quatre "mésaventures" militaires limitées (au Liban en 2000 et 2006 et à Gaza en 2007 et 2012),
-        le retour en force de la Russie après une longue hibernation et la montée en puissance de la Chine, sur la scène internationale, qui revendiquent des droits relatifs à leurs tailles,
-        l'instrumentalisation des acteurs régionaux autour de nouveaux points de fixation (comme l’est la Syrie pour les turcs, les iraniens et les israéliens, l'Irak pour l'Iran, la Turquie, la Saoudite…)
-        les coups de poings spectaculaires, mais calculés, que font la Russie et l'Iran (en Géorgie, au golfe persique, le contrôle des drones américains par les iraniens, l'envoi d'un drone iranien via le Hezbollah libanais vers les territoires occupés, les larges manœuvres militaires) 
-        la période de crise économique occidentale,
Tous ces faits laissent penser que nous entrons dans une autre dimension, avec l'établissement d'un nouvel ordre mondial à partir de la crise syrienne. On ne pourrait jamais comprendre le nouvel ordre mondial qui naitrait après la crise syrienne sans évaluer les résultats probables de cette crise.
En Orient-Sacré, nous entrons dans une phase où les Etats-Unis préfèrent un repliement vers la mer, donc le contrôle des détroits majeurs, en maintenant sa position sur la "terre ferme" au Moyen-Orient en Israël. Le canal de Suez réserverait sa position stratégique pour les Etats-Unis qui ne contrôlent pas seuls le golfe persique ni la mer noire, ni l'océan indien, ni la mer de Chine ni la zone pacifique. Donc, par sa position, le Sinaï égyptien assurerait un soutien pour Israël et un contrôle direct du Suez d’où l'on verrait probablement une base militaire américaine au Sinaï. L'infiltration des composantes djihadiques en cette région présenteraient les "causes justes" d'une intervention militaire américaine directe et limitée. De même, la Corne Africaine, le Yémen et la zone pacifique seraient des zones conflictuelles indirectes entre la Chine et la Russie d'une part et les États-Unis de l'autre.
Une autre question à prendre en considération est : "où vont aller les vétérans étrangers de la guerre syrienne, les criminels, les djihadiques et les cannibales de notre ère ?". Chez eux probablement, ce qui consiste un problème pour les pays d'origines, mais aussi vers de nouvelles guerres et de nouveau conflits. Ces machines à tuer, chercheront de nouvelles batailles, l'Afrique et l'Europe seraient leurs destinations préférées puisque la Russie qui garde son "étranger proche" bien sous ses yeux, possède les capacités économique, politique et militaire, pour livrer sa propre bataille contre le terrorisme, l'Europe, d'un moindre degré, serait une cible préférée vu sa proximité des zones d'ébullitions, mais surement, l'Afrique en recevrait la part du lion.  
D'autre part, un acharnement russe pour s'infiltrer dans l'Orient-Sacré pourrait bien s'étendre pour arriver en Egypte, encore instable, et en Arabie Saoudite, qui possède pas mal de problèmes internes (la succession du trône, dans la zone chiite du Qatif au nord et de ses voisins Houthis au sud, ainsi que ses problèmes internes). Ceci montre que l'Afrique du Nord et le Golfe Arabe entreraient dans une phase d'instabilité et le terrain y est bien préparé. Le conflit qui garderait son aspect islamo-israélien, redeviendrait de plus en plus israélo-arabe.
Les organisations internationales telles que le BRIC, l'UE et l'OCS auront plus de rôles à jouer sur le plan économique et l'idée de la création d'une monnaie standard internationale ne serait pas à écarter. Cette monnaie aurait pour rôle de diminuer la suprématie du Dollar face aux autres devises nationales. Les relations entre l'Europe en général (particulièrement la France et la Grande Bretagne) et les pays de l'Orient-Sacré devraient plus se diriger vers l'économie qui fait la politique et non pas vers la politique qui fait l'économie s'ils veulent réserver une place a l'Orient-Sacré.
Une augmentation d'utilisation des droits de veto va accentuer la difficulté d'aboutir à des décisions aux Nations-Unies dans un monde multipolaire. Donc une relecture des traités de Westphalie, de Sèvre et de Lausanne s'avère être primordiale. Donc la question Kurde va encore être posée là moyen terme.
Face à ce jeu de Wei-Qui très déséquilibré dans ses postures, la Chine compte les points, aiderait, à la fois, Washington dans son économie et Moscou dans sa politique, et attendrait encore le moment propice pour définir les nouvelles règles du jeu. 


Troubles d'identité au Moyen-Orient
Un schizophrène portait constamment un bracelet qui lui permettait de se reconnaître soi-même. Un jour, à la vue de son bracelet autour du poing de son frère qui le lui a volé, le malade lui posa cette question :
 "Si tu es moi, alors qui suis-je ?"
Est-ce particulièrement schizophrénique d'avoir besoin d'un bracelet pour s'identifier ? A chaque fois qu'une société s'identifie, c'est un autre bracelet qu'elle se met autour du poing. Les égyptiens sont-ils arabes, africains, descendants des Pharaons, sunnites, chaféites, musulmans, coptes ? Les iraniens sont ils perses, chiites, musulmans, révolutionnaires, socialistes, républicains, anti-impérialistes,   colonisateurs… bref la question d'identité se pose toujours dans un monde en pleine mutation.
L'identité n'est pas toujours clairement définie, c'est une expression qui englobe à la fois, des points communs, des divergences, des haines, des perceptions de l'autre envers nous et de nos perceptions des autres, n'importe que ces points soient réels ou supposés, pour former un ensemble d'habitus. De même, définir l'identité par ce que nous sommes est plus difficile que de la définir contre qui ou quoi nous sommes, bien préciser ce qu'on ne veut pas pourrait-être aussi une autre forme de s'identifier. La concrétisation des points communs formant l'identité d'un groupe est un rôle que se sont donnés les états et les leaders politiques, sociaux ou religieux, à travers leurs systèmes éducatifs. Cette définition varie avec le temps et selon les politiques suivies : ainsi l’Égypte de Nasser nationaliste pan-arabe ressemblerait peu à celle de Moubarak allié des USA ni a celle du président Morsi et de ses frères musulmans, ainsi va de même pour l'Iran du Shah et la République Islamique Iranienne… Toutefois, les religions, les familles, les clans, les tribus, les communautés, les partis politiques, les ethnies (pour ne citer que ceux la) projettent aussi des "points communs", qui peuvent être différents de ceux donnés par l’état en place ou par l'ordre mondial et peuvent ainsi définir une identité différente de celle reconnue.
L'identité, même au sein d'un groupe, est intime à chaque personne, et dépend :
-        De notre perception des "points de convergences ou de divergences internes" avec les autres, tels que la langue parlée, les échanges économiques et culturels, les pratiques sociales, la symbolique qu'elle soit locale, tribale, communautaire ou d'état, la culture, la musique, la cuisine, l'histoire, la radio, la télévision, la religion, les ethnies, les minorités, les systèmes de valeurs et de morales, les haines héritées, les peurs, les ennemis communs, les alliances…
-        De la perception d'autrui envers nous : arabes, moyens-orientaux, occidentaux, asiatiques, noirs, musulmans, chrétiens, sunnites, chiites, orthodoxes, catholiques, confucéens…
De manière générale, l'identité d'une personne n'est pas fixe, elle évolue et reste en corrélation au parcours de vie. Ainsi, les psychologues contemporains étudient plutôt l'idée que l'on se fait de soi : ils posent à leurs sujets des questions telles : "Qui êtes-vous ?", "À qui ou quoi appartenez-vous ?", ou "Que signifie pour vous d'être... (Un homme, une femme, un musulmans, un arabe…) ?" Ce qui conduit indirectement à accorder une certaine importance au contexte (social, biologique, environnemental, métaphysique) que l'on se fait de soi ou bien vis-à-vis les perceptions que font les autres de nous. Ainsi, la notion d'identité implique donc toute la problématique du rapport entre le collectif et l'individuel, le déterminisme social et la singularité individuelle.
Mr. Samuel P. Huntington propose, à la fin de la guerre froide, un ordre mondial multipolaire basé sur les civilisations (les entités ultimes auxquelles l'on pourrait s'identifier et identifier les autres) En ce sens, les thèses de Mr. Huntington servirent au vocabulaire théologique du « Bien » et du « Mal » utilisé par Mr. G. Bush jr dans un discours biblique, traduit en représentation stratégique: la guerre contre "l’axe du mal" ou la guerre au "terrorisme", la "Just-Cause", la "croisade"… Ces thèses réactivèrent le sentiment religieux courant aux États-Unis, mais aussi à expliquer certains cas, qu'il appelle joliment pays déchirés, où la perception de soi est différentes de celle que font les autres : le cas de la Turquie trop "Turque" pour adhérer à l'union européenne…
En fin de compte, toute société est imprégnée par un ensemble de croyances et de valeurs qui influencent la perception de cette société de la réalité et réagit selon cette perception, mais aussi de la perception que font les autres d'elle. Ainsi pour les citoyens américains peu de différences sont perçues entre les afghans et les iraniens, le Hezbollah et le Hamas, le judaïsme, le sionisme et le sémitisme (qui rassemble aussi les arabes) : il est plus facile de faire des fragments, des entités plus globales qui pourraient rassembler toutes les contradictions possibles.
Moyen-Orient : du pan-arabe au religieux.
La substitution de l'expression médiatique du "conflit israélo-arabe" par celle du "conflit judéo-musulman" reflète en vérité, la nature du conflit, mais aussi la mutation de la définition d'identité au Moyen-Orient ajoutons à cela que le discours religieux n’hésite pas à recourir à la rhétorique de l’arabisme lorsqu’il le juge profitable et vice-versa. Cette phase de mutation est conséquente aux troubles d'identité moyen-orientale.
Le panarabisme ne fait plus rêver, l'économie arabe en recul, le chômage est à la une, l'analphabétisme reste omniprésent, la kleptocratie est dévastante, le peuple se retourne vers Dieu visant un idéal perdu et convoité. Ce paradigme religieux s’est diffusé entre les classes sociales éloignées des régimes en place, en rendant des services quotidiens que les gouvernements n’assuraient guère en matière sociale ou éducative, en assurant des besoins personnels d'autosatisfaction et de leadership, et même parfois, avec le consentement des états, espérant le contrôle et la discipline des masses éloignées des régimes en place. Puisque la nature a horreur du vide, le terrain idéologique panarabe est lentement mais progressivement occupé par le paradigme religieux que les attentats du 11 septembre 2001 font monter en puissance grâce à la nouvelle perception américaine de l'islam. Peu-à-peu, ce paradigme s’est organisé politiquement pour connaître des victoires électorales et même militaires.
La perception américaine de l'islam, après 2001, a aussi contribué à rassembler sous un même toit, tout ce qui est anti-occidental et anti-israélien, de l'Afghanistan à la Mauritanie, en oubliant que la majorité des coptes d’Égypte, des chrétiens de Syrie, d'Irak de Palestine ou du Liban soient anti-israéliens et bien enracinés dans leur orientalisme. Ce qui a conduit, ajouté à la "faillite de la formule arabe" proposée, le paradigme panarabe à perdre, en grande partie, ses positions face au paradigme religieux ; bien que les deux existaient et cohabiteront pour bien longtemps.
"Si tu es moi, alors qui suis-je ?"
Quel qu'en soit le paradigme, toute victoire galvanise. Le 23 septembre 2006, après la guerre de juillet, le secrétaire général du Hezbollah libanais a déclaré "une victoire Divine" (paradigme religieux) et que "Les armées et les peuples arabes sont capables de récupérer la Palestine de la mer (Méditerranée) jusqu’au fleuve (Jourdain)" (paradigme panarabe). Ainsi le discours religieux pourrait avoir recours au nationalisme ou au panarabisme et vice-versa : le mot d'ordre donnée aux troupes égyptiennes au déclenchement de la guerre du Kippour était "Allah Akbar" (Dieu est le plus Grand) : un mot d'ordre du lexique religieux, proposé par un régime adoptant le paradigme panarabe.
Par-là on constate que le religieux et le panarabisme se concurrent dans l'identité arabe et moyen-orientale et que l'une fait recours à l'autre selon les besoins.
D'un autre coté, Le paradigme religieux prend aussi de l’importance en Israël par la déclaration unilatérale de Jérusalem capitale perpétuelle des Juifs et par la construction du mur de séparation même si elle développe des arguments sécuritaires, une telle démarche se réfère à un paradigme religieux selon lequel les juifs doivent vivre entre eux, tout comme les arabes musulmans doivent vivre entre eux mais séparément. La politique israélienne s’accompagne d’une coupure avec les populations internes il en résulte la progression de l’idée de priver les populations arabes de la citoyenneté israélienne dans le cadre d’un échange éventuel de territoires. Cette politique accentue la fermeture, non seulement physique et diplomatique, mais aussi intellectuelle des antagonistes, favorisant le paradigme religieux, qui peut, à la fois, essayer de reconquérir les territoires perdus et le paradis convoité.
Dans le Moyen-Orient d'aujourd'hui presque rien ne reste du nationalisme, de l'Afghanistan au Maghreb, des pays du Printemps Arabe jusqu’à la vision américaine, tous parlent d'un discours religieux sacré. Des "croisades", de la guerre contre "L'axe du Mal", du Djihad, des terres saintes, des premiers chrétiens harcelés en orient, de la "capitale éternelle" d'Israël et des juifs qui ont le droit à la "Terre Promise", tous convoitent un paradis au Moyen-Orient qui est devenu un Orient-Sacré à coups de projections…








Notes



[1] Foreign Policy Sep/Oct 2011, The Americas, Not the middle east will be the world capital of energy
1.                        [2] Press Release, Belfer Center for Science and International Affairs, Harvard Kennedy School June 2012 Author: James F. Smith, Communications Director, Belfer Center for Science and International Affairs Belfer Center Programs or Projects: The Geopolitics of Energy Project. Monday, June 25, 2012 at 6:00 pm (eastern)
2.                         
[3] D'ailleurs de nombreux pays de l'OPEP affirment avoir besoin d'un prix autour de 100$ pour couvrir leurs besoins.
[4] Alors que le prix moyen du Brent a atteint un record de 112 dollars en
2011 contre 79 dollars en 2010, la demande est passée de 87,4 millions en 2010 à 90 millions de barils par jour en 2011. Malgré la hausse des prix, le taux de croissance de la demande s'élève à 4% par an contre une moyenne de 1,4% de 1983 à 2000 lorsque le prix était autour de 20 dollars.

[5] Par exemple : dix à quinze kilos de terres rares sont indispensables à la fabrication du moteur et de la batterie électrique de la Prius, la voiture hybride de Toyota. Il n’y a pas d’ampoules à basse consommation sans terbium. Le néodyme sert à fabriquer des aimants surpuissants pour les éoliennes qui seraient beaucoup moins efficaces si on les remplacerait par leurs équivalents en ferrite.


[7] Statistical Communiqué of the People's Republic of China on the 2011 National Economic and Social Development, National Bureau of Statistics of China, February 22, 2012

[9] « Speeches by Leaders of Permanent Members of the U.N. Council » (extraits), The New York Times, 1er février 1992
[10]  « Rossiia-KNR, Vizit B.N. Yeltsina v KNR » (Russie-RPC — Visite de B. Eltsine en RPC), Diplomaticheskii Vestnik (Condensé diplomatique), n° 5, mai 1996, p. 16.

[11]  La visite du président Elstine (24-26 avril 1996) in Xu Kui et Ma Shengmo, Kua shiji de zhanlüe jueze—90 nianda. ZhongE guanxi shilu (Choix stratégiques au tournant du siècle — Compte rendu sur les relations sino-russes dans les années 1990), Pékin, Xinhua chubanshe, 1999.
[12]  ITAR-TASS, 29 mai 2002. Konstantin Makienko, « Preliminary Estimates of Russian Performance in Military-Technical Cooperation with Foreign States in 2000 », Eksport Vooruzhenyi, Centre d’analyse des stratégies et des technologies, http://www.cast.ru.
[13]  Interview du ministre russe de la Défense Igor Ivanov in Komsomolskaya Pravda (La vérité de la Ligue des jeunesses communistes), 5 juin 2002.

[14] Interview du ministre russe de la Défense Igor Ivanov in Komsomolskaya Pravda (La vérité de la Ligue des jeunesses communistes), 5 juin 2002.

[15]  ITAR-TASS, 11 février 2002.
[16]  « Un sommet russo-chinois axé sur la coopération économique et politique », RIA Novosti, 21 mars 2006.
[17] « L’axe Moscou Pékin se renforce », Fabrice Nodé Langlois, Le Figaro, 21 mars 2006.
[18] Revue de la presse, RIA Novosti, 14 février 2007
[19]  MOSCOU, 3 juin2012 (Xinhua)
[20] : «La Russie d’orient à la dérive», Pg 18, Kyong-Wook Shim, 2002.
[21] Zbigniew Brezinski, Le Grand Echiquier, l’Amérique et le reste du monde, Hachette Littératures, 2000, p. 198.
[22] Ibid., pp. 115-116, 170, 205-206. Brezinski se réfère à une coalition sino-russo-iranienne-iranienne comme « contre-alliance », p. 116
[23] FEDERAL STATE STATISTICS SERVICE (Rosstat), RUSSIA` 2012 STATISTICAL POCKETBOOK, Moscow 2012 ,P4
[24] FEDERAL STATE STATISTICS SERVICE (Rosstat), RUSSIA` 2012 STATISTICAL POCKETBOOK, Moscow 2012 ,P45